Robin Dunbar, anthropologue britannique et professeur de psychologie évolutionniste à l'Université d'Oxford, rapporte que la plupart des humains ne sont capables d'entretenir qu'un nombre limité d'amitiés à la fois. Dans son livre Amis: Comprendre le pouvoir de nos relations les plus importantes, il classe nos connaissances par niveau d'affinité: amis intimes, meilleurs amis, bons amis, amis, connaissances, et personnes que nous connaissons de vue. Selon l'étude réalisée, ces groupes ont été évalués et se composent respectivement de 5, 15, 50, 150, 500 et 1.500 personnes. D'après ses travaux, il fixe le «nombre de Dunbar» ou «nombre magique» d'amis idéal à 150.
La famille peut être incluse dans ce nombre, car elle représente des personnes avec lesquelles nous avons de vraies relations et avec qui nous avons développé des obligations mutuelles, tout comme les amis. Elle est généralement priorisée par rapport aux personnes avec qui nous n'avons pas de lien de parenté. «Nous rangeons d'abord tous les membres de notre famille et ensuite, s'il nous reste des places libres, nous entreprenons de les remplir avec des amis non apparentés», écrit Robin Dunbar.
L'anthropologue complète: «Il semble probable que les amis dans ce sens soient un phénomène relativement récent et qu'ils soient une conséquence de la réduction spectaculaire de la taille des familles qui s'est produite au cours des deux derniers siècles, en particulier en Europe et en Amérique du Nord.»
Vous n'allez pas gagner d'amis sur les réseaux sociaux
Les recherches de Robin Dunbar ont révélé que les réseaux sociaux «impliquent un degré d'isolement social» qu'il n'avait jamais prévu. «Les gens peuvent avoir 500 ou même 1.000 amis sur Facebook, mais cela englobe des personnes que nous aurions normalement appelées des connaissances, des individus», note l'anthropologue. Et, passé les 200 premiers, nous pouvons nous demander à quel point on connaît ces «amis».
Robin Dunbar a également constaté qu'il existe une corrélation entre le fait d'avoir plus d'amis et d'avoir une plus grande partie du cerveau consacrée au traitement social. Bénéficier d'un meilleur réseau d'amis augmente les chances de se remettre d'une crise cardiaque ou d'un accident vasculaire cérébral, par exemple. Il faut aussi considérer que les femmes sont généralement plus aptes à la socialisation que les hommes.