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Marée noire: encore pire qu'on ne le pensait

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«C'est encore pire qu'on ne le pensait», titre le Times on line. Selon les gardes-côtes américains, c'est l'équivalent de plus de 5.000 barils -et non pas 1.000 comme estimé à l'origine- qui se déverse chaque jour dans le Golfe du Mexique. Les images sont impressionnantes après l'explosion survenue le 22 avril sur la plateforme pétrolière «Deepwater Horizon» et les conséquences s'annoncent désastreuses au niveau environnemental et économique, alors que «l'état de catastrophe nationale» vient d'être déclaré. Et ce n'est pas le géant pétrolier BP, qui exploitait la plateforme et se retrouve ainsi responsable, qui dira le contraire.

Interrogé par The Independent, un expert environnemental de la région estime que la marée noire survient à une «période cruciale»:

Nous sommes très inquiets, notamment en ce qui concerne les espèces sensibles ou menacées. Le désastre de la plateforme pétrolière BP n'aurait pas pu arriver dans un plus mauvais endroit, à un pire moment de l'année.

Ce qui semble s'amorcer comme étant la pire catastrophe écologique du golfe menace notamment les milliers d'oiseaux en pleine migration qui viennent de passer l'hiver en Amérique centrale. Mais le pélican brun, le cachalot, ou le très convoité  thon rouge sont également concernés.

Selon le Washington Post, si la marée noire s'approche dangereusement des côtes de cinq Etats, elle menace également le projet de Barack Obama d'étendre les forages de gaz et de pétrole sur les littoraux américains. Et des représentants officiels de la Maison Blanche ont annoncé dès jeudi que le président pourrait revenir sur sa position.

Obama qui a d'ailleurs dès le début de la catastrophe affiché un certain volontarisme à l'image des intentions affichées durant la campagne, rapporte le quotidien américain:

L'administration est consciente que la victoire du président est en partie due à la croyance d'une partie des électeurs qu'il pourrait faire du meilleur boulot que le président Bush pour faire face aux catastrophes telles que Katrina.

Cette réactivité s'illustre notamment par les coups de fil passés aux gouverneurs des Etats du Golfe du Mexique et par un entretien du ministre de l'Intérieur, Ken Salazar, avec les directeurs de l'industrie du pétrole et du gaz pour en appeler à leurs idées et leur aide.

Mais qui paiera? Si Obama a d'ores et déjà proposé l'assistance d'organismes gouvernementaux -dont l'armée- il a également notifié qu'au bout du compte, selon les lois fédérales, «la récolte des fonds pour les opérations de nettoyage incombe à BP».

Concernant les coûts, le New York Times rappelle que la précédente catastrophe de l'Exxon Valdez qui avait touché les côtes de l'Alaska en 1989 avait coûté plus de 4,3 milliards de dollars à Exxon Mobil pour financer les indemnités, le nettoyage des côtes et les amendes.

[Lire l'article du Washington Post ici, celui du New York Times et celui de The Independent ]

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Photo: Des oiseaux survolent l'eau au-dessus de Breton Sound Island, le 29 avril 2010. REUTERS/Sean Gardner/Greenpeace

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