Sciences

Les chiens ont des pattes bien plus propres que vos semelles

Il n'y a aucune raison logique d'exclure les premiers des hôpitaux si on autorise les secondes.

81% des propriétaires de chiens d'assistance ont déclaré que leurs animaux étaient régulièrement refusés dans les lieux publics. | smerikal <a href="https://www.flickr.com/photos/smerikal/6521500705">via Flickr</a>
81% des propriétaires de chiens d'assistance ont déclaré que leurs animaux étaient régulièrement refusés dans les lieux publics. | smerikal via Flickr

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur International Journal of Environmental Research and Public Health, Université d'Utrecht

En Europe, plus de 10.000 personnes ont besoin d'un chien d'assistance. Il s'agit d'individus aveugles, sourds, handicapés moteur ou encore atteints de lourds troubles psychiatriques...

En théorie –la chose est même actée par l'ONU– leurs chiens devraient être les bienvenus partout, que ce soit dans les magasins, les hôpitaux ou d'autres lieux publics. Mais dans la pratique, c'est plus compliqué. En effet, de nombreux propriétaires de chiens d'assistance se plaignent couramment de difficultés dans leurs allées et venues. À l'hôpital, notamment, les refus sont souvent motivés par des raisons d'hygiène: un chien, c'est sale, ça va mettre sa truffe et ses pattes on ne sait où.

Sauf qu'une étude, menée par Jasmijn Vos, Joris Wijnker et Paul Overgaauw, de l'école vétérinaire de l'université d'Utrecht, aux Pays-Bas, vient de faire voler en éclats ce préjugé. Il en ressort que, du moins au niveau des pattes, les chiens sont souvent bactériologiquement plus propres que les chaussures de leurs propriétaires. Et donc qu'il n'y a aucune raison logique d'exclure les premières si on autorise les secondes dans les parages.

Bactérie diarrhéique

Avant d'arriver à ce résultat, les chercheurs ont écouvillonné les pattes de vingt-cinq chiens d'assistance et les semelles de leurs propriétaires. À titre de comparaison, ils ont également analysé autant de chiens de compagnie et leurs maîtres.

Jasmijn Vos et ses collègues ont focalisé leurs recherches sur les entérobactéries, des bactéries fécales très courantes en extérieur, ainsi que sur le Clostridium difficile, pathogène souvent coupable de diarrhées infectieuses nosocomiales. Résultat: sur ce plan, les pattes des chiens étaient bien plus propres que les semelles de leurs maîtres. Sans compter qu'aucune des pattes analysées (et une seule semelle) allait revenir positive pour la bactérie diarrhéique.

En outre, les chercheurs ont demandé aux propriétaires de chiens d'assistance si leurs animaux étaient souvent refusés dans les lieux publics: 81% ont répondu que cela leur arrivait «régulièrement». Qu'importe que cela soit formellement interdit par la loi néerlandaise, comme par la française.

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