Boire & manger / Santé

La junk food est-elle addictive (en plus d'être mauvaise pour la santé)?

Des scientifiques affirment que les produits transformés créent un phénomène de dépendance dans notre cerveau.

Quand une personne diminue sa consommation de junk food, elle peut ressentir des symptômes semblables au sevrage des toxicomanes. | cottonbro <a href="https://www.pexels.com/fr-fr/photo/nourriture-pizza-mains-gens-3944308/">via Pexels</a>
Quand une personne diminue sa consommation de junk food, elle peut ressentir des symptômes semblables au sevrage des toxicomanes. | cottonbro via Pexels

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The New York Times

Il serait peut-être temps de réduire considérablement notre consommation de junk food. Tout le monde le sait: ces aliments transformés, qui contiennent du sucre, du sel, des graisses et autres additifs en grande quantité, sont mauvais pour la santé. Ils sont facteurs d'obésité, de problèmes cardiaques ou encore de diabète. Pourtant, beaucoup de gens continuent d'en consommer quotidiennement.

Il faut dire que ces aliments dominent les rayons des supermarchés, leurs prix sont abordables, ils ne nécessitent pas de préparation et ils ont généralement bon goût. Cependant, nombre de scientifiques affirment que la malbouffe crée un phénomène de dépendance dans notre cerveau qui déclencherait cette surconsommation, souligne un article du New York Times.

Selon une étude réalisée sur plus de 500 personnes, certains aliments seraient susceptibles de provoquer des comportements addictifs à l'égard de la nourriture (fringales intenses, perte de contrôle, incapacité à réduire cette consommation). Parmi les produits incriminés: les pizzas, le chocolat, les chips, les glaces ou encore les frites.

Un sujet controversé

Ces produits ultra-transformés auraient même des points communs avec les substances addictives classiques telles que les cigarettes ou la cocaïne. Comme elles, les ingrédients de la junk food sont dérivés de plantes et d'aliments naturels, dépourvus de composants qui ralentissent leur absorption (l'eau, les protéines ou les fibres). «De la même manière que les cigarettes contiennent une série d'additifs conçus pour augmenter leur potentiel de dépendance, le sel et les arômes artificiels dans les aliments transformés renforcent leur pouvoir d'attraction en améliorant la texture et la sensation en bouche», explique la Dr Ashley Gearhardt, autrice de l'étude.

D'autres recherches ont également montré que lorsque des individus diminuent leur consommation de junk food, ils ressentent des symptômes comparables au sevrage des toxicomanes: irritabilité, fatigue ou encore tristesse. D'après une étude d'imagerie cérébrale, les adeptes de malbouffe peuvent développer avec le temps une tolérance aux aliments transformés, ce qui les amène à ingérer des quantités de plus en plus importantes.

Le lien entre junk food et dépendance suscite toutefois la controverse chez les scientifiques. Si les chips ou les pizzas peuvent sembler irrésistibles pour certains, ces aliments ne provoquent pas de sensation immédiate dans le cerveau qui altère l'esprit, à l'inverse du tabac, de l'alcool ou de l'héroïne, observe le Dr Johannes Hebebrand, chef du département de psychiatrie, de psychosomatique et de psychothérapie à l'Université de Duisbourg et Essen en Allemagne.

De plus, les toxicomanes sont dépendants à la nicotine, à l'éthanol ou à une autre substance chimique spécifique, alors que dans les aliments transformés, aucun composé ne peut être considéré comme créant une addiction. «C'est la diversité des aliments qui est si attrayante et qui cause le problème, pas une seule substance dans ces aliments», ajoute le Dr Hebebrand.

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