Boire & manger / Économie

Il faudrait payer la viande 2,5 fois plus cher pour compenser les coûts extérieurs

C'est le prix du fardeau environnemental que notre consommation fait peser sur la planète.

En augmentant le prix de la viande, les experts prévoient une réduction de la consommation mondiale. | Jenny Hill <a href="https://unsplash.com/photos/qysVTP1OONk">via Unsplash</a>
En augmentant le prix de la viande, les experts prévoient une réduction de la consommation mondiale. | Jenny Hill via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Science Alert

Aujourd'hui, l'agriculture est extrêmement polluante et participe à l'accélération du changement climatique. L'élevage du bétail, qui occupe plus d'un quart des terres de notre planète, est particulièrement néfaste sur ce point. Selon une nouvelle étude, il faudrait payer sa viande à un prix 2,5 fois plus élevé pour espérer réparer les dommages environnementaux causés par l'industrie.

Un moyen radical pour ralentir nos émissions de gaz à effet de serre serait que nous arrêtions de consommer de la viande. À l'inverse, on s'attend plutôt à une augmentation de la production de viande dans les prochaines décennies. C'est pourquoi cette récente étude suggère d'élever le prix des aliments les plus polluants, notamment celui de la viande, pour que soit pris en compte l'impact néfaste des gaz à effet de serre.

Selon l'équipe de recherche, il faudrait payer sa viande 2,5 fois plus cher que le prix actuellement affiché. «Les coûts extérieurs ne sont pas inclus dans les prix du marché lorsque l'on achète de la nourriture. En absence de paiement compensatoire, cela mène à une importante distorsion du prix du marché et à une détérioration du bien-être de la société dans son ensemble.»

Réparer une défaillance du marché

Les économistes néoclassiques appellent ce phénomène une défaillance du marché. Elle se produit lorsque des décisions financières privées ne prennent pas en compte le bien-être général. Dans ce cas précis, les personnes qui achètent et vendent de la viande ne prennent pas en charge le fardeau environnemental que notre consommation fait peser sur la planète. Les générations futures et l'environnement naturel pâtiront de l'absence de prise en compte des effets de la production de la viande sur l'environnement.

Afin de réduire l'impact environnemental, des scientifiques allemands ont voulu quantifier et monétiser les émissions produites par différents types de viandes et de nourritures végétales, issues de l'agriculture organique et conventionnelle. Après avoir tracé le cycle de vie complet des différents produits, ils ont remarqué que la viande était l'aliment émettant le plus de dioxyde de carbone, suivie de près par les produits laitiers. Au contraire, les fruits et les légumes bio ont été classés parmi les aliments les moins polluants.

D'après l'étude, même si dans le futur la viande n'était produite que de façon biologique, son impact sur l'environnement ne serait pas significativement différent. Les émissions produites par le bétail, leur nourriture, la terre et les engrais produiraient encore des coûts externes et négatifs non négligeables sur l'environnement et notre société. En proposant d'augmenter le prix de la viande, les experts espèrent parvenir à des améliorations sur le long terme et prévoient une réduction de la consommation de la viande dans le monde.

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