Dans le cadre d'une nouvelle étude publiée par l'Institut MIND de l'Université de Californie à Davis (UC Davis), une équipe de recherche a découvert que certains types sévères d'autisme seraient associés à une structure du cerveau différente. Celui-ci serait notamment plus volumineux. Il s'agit d'une avancée notable dans le domaine de la recherche sur l'autisme.
Cette étude s'appuie sur deux travaux de recherches indépendants. L'un s'intéresse à la taille des cerveaux des enfants autistes, l'autre analyse le développement de leur substance blanche, une catégorie de tissu du système nerveux central. Le rapport final se fonde sur une étude longitudinale de diverses imageries médicales, permettant aux scientifiques d'observer l'évolution du cerveau d'un même enfant sur plusieurs années.
Une recherche unique et sans précédent
Afin de suivre la croissance du volume du cerveau des jeunes patients, les scientifiques ont réalisé plus de 1.000 IRM sur 294 enfants atteints d'autisme et 135 enfants ne présentant pas de trouble autistique, de leurs 3 ans jusqu'à leurs 12 ans. Selon Christine Wu Nordahl, professeure associée au sein du département de psychiatrie et des sciences du comportement de l'UC Davis, il s'agit d'une recherche unique dont la portée est sans précédent.
Après avoir étudié les différentes images, il est finalement apparu que certains enfants autistes présentaient un cerveau plus imposant que les autres. Les scientifiques parlent alors de «mégalencephalie disproportionnée» et l'associent à une déficience intellectuelle accrue.
Des études précédentes avaient déjà remarqué que les enfants atteints d'un trouble autistique pouvaient avoir un cerveau plus grand pendant les premières années de leur vie. Toutefois, il était communément accepté qu'en grandissant, la taille de leur cerveau se stabilisait. Au contraire, la récente étude affirme que les enfants qui présentent un cerveau plus gros que la moyenne à l'âge de 3 ans l'ont toujours lorsqu'ils soufflent leur douzième bougie.
L'étude permet également de montrer que les enfants autistes présentant un handicap intellectuel sont majoritairement ceux dont le cerveau est le plus imposant. Par conséquent, lorsqu'un enfant est autiste et a un cerveau plus gros que la moyenne, la probabilité qu'il présente un QI plus faible croît.
Les scientifiques ont aussi découvert que le développement de la substance blanche dans le cerveau divergeait selon la sévérité du symptôme autistique. Les enfants atteints d'une forme autistique plus sévère présentaient un développement plus lent de leur substance blanche, responsable de la propagation des informations dans le système nerveux. Derek Sayre Andrew, auteur principal de la nouvelle étude, espère que son travail permettra une meilleure prise en charge des enfants autistes.