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En Finlande, l'envoi de sextos non sollicités pourrait être puni par la loi

Un individu qui envoie des «dick pics» écoperait d'une amende ou d'un séjour en prison.

Le projet de loi sera présenté au Parlement en 2021. | Jae Park <a href="https://unsplash.com/photos/9_SaFlgwFdA">via Unsplash</a>
Le projet de loi sera présenté au Parlement en 2021. | Jae Park via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur DW

En Finlande, envoyer des photos à caractère sexuel qui n'ont pas été sollicitées pourrait bientôt être puni, comme c'est déjà le cas pour un contact physique non désiré. Un projet de loi qui sera présenté au Parlement en 2021 vise à pénaliser entre autres les dick pics, rapporte le site de la Deutsche Welle. Cela permettrait de décourager certains individus d'envoyer des photos malvenues de leurs parties génitales, sous peine d'une amende ou d'un séjour en prison.

Selon Matias Mäkynen, législateur membre du Parti social-démocrate de Finlande, la question de modifier la loi ne devrait même pas se poser. «Du harcèlement sexuel reste du harcèlement sexuel, que vous touchiez quelqu'un de façon inappropriée, que vous lui parliez de façon inappropriée, ou que vous lui envoyiez une photo inappropriée. Il ne s'agit pas de la façon dont vous harcelez une personne, mais du fait que vous agissiez d'une manière qui blesse les autres.»

D'après cet homme politique, la législation doit évoluer avec la technologie. «Internet et les réseaux sociaux ont changé la façon dont certaines personnes harcèlent, et les individus deviennent victimes de différents crimes et délits.» Le nouveau projet de loi peut être considéré en partie comme le résultat des discussions internationales qui ont suivi le mouvement #MeToo.

Une loi contre les «dick pics» changera-t-elle les choses?

Pour Kia Kivisilta, une étudiante en médecine qui a été conseillère bénévole pour les adolescent·es pendant plusieurs années dans des écoles d'Helsinki, la possibilité de poursuivre en justice une personne ayant envoyé une photo sexuelle non sollicitée permettrait de renforcer la protection des victimes.

Selon elle, il faut agir, et vite. «Je ne connais personne qui n'en ait jamais reçu. On en a tous reçu au moins une. C'est effrayant.» La jeune femme explique que les jeunes âgé·es de 12 à 15 ans peuvent se sentir désemparé·es face à de telles photos, et n'ont souvent pas le courage de réagir.

Comme Matias Mäkynen, Kia Kivisilta considère que le harcèlement sexuel sur les réseaux sociaux est comparable à des attouchements non désirés. Mais l'étudiante de 24 ans remarque que trop de personnes de sa génération ou plus jeunes considèrent le harcèlement sexuel en ligne comme une banalité. «En devenant illégal, cela montrerait aux enfants de façon plus convaincante que ce n'est pas normal», espère-t-elle.

Toutefois, Kia Kivisilta pense que les femmes de son entourage ne décideraient pas de poursuivre ceux qui envoient ce genre de photos, et préféreraient plutôt simplement effacer le contenu reçu. Certaines pourraient en effet craindre d'être accusées d'avoir provoqué le comportement du harceleur.

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