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Plus de 1.000 oiseaux sont morts le temps d'une nuit en se cognant contre des immeubles

Cette hécatombe est en partie due à l'architecture des buildings de Philadelphie.

Les collisions entre les oiseaux et les immeubles causent, chaque année, entre 100 millions et 1 milliard de morts de volatiles aux États-Unis. | Nick Fewings <a href="https://unsplash.com/photos/J54DjpXYJuE">via Unsplash</a>
Les collisions entre les oiseaux et les immeubles causent, chaque année, entre 100 millions et 1 milliard de morts de volatiles aux États-Unis. | Nick Fewings via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Fast Company

Dans la nuit du 2 octobre, entre 1.000 et 1.500 oiseaux sont morts après s'être cognés contre des immeubles à Philadelphie, aux États-Unis. Selon un bénévole travaillant pour l'association environnementale Audubon Society, environ trente spécimens meurent habituellement chaque jour dans ce type de collision. S'il est pour l'instant difficile d'expliquer pourquoi le nombre a tant augmenté ce 2 octobre, l'architecture des buildings de la métropole semble être en cause.

Cette récente hécatombe a eu le mérite de mettre en lumière un problème récurrent. Pour les oiseaux, les surfaces réfléchissantes ainsi que les grandes fenêtres transparentes des immeubles peuvent ressembler à des arbres distants, ou à la continuité du ciel. Cela mène à des accidents meurtriers.

Selon certaines recherches, les collisions entre les oiseaux et les immeubles causent, chaque année, entre 100 millions et 1 milliard de morts de volatiles aux États-Unis. La plupart d'entre elles feraient suite à des chocs avec des bâtiments qui comportent entre quatre et onze étages, et se produisent particulièrement pendant les périodes de migration.

Repenser le design des buildings

John Rowden, directeur de la Société nationale Audubon, explique que les oiseaux migrent généralement la nuit et utilisent la Lune et les étoiles pour s'orienter dans le ciel. Selon lui, le taux de mortalité élevé recensé récemment à Philadelphie est rare, mais pas sans précédent.

«Nous sommes actuellement en pleine période de migration, expose-t-il. Il y a des oiseaux adultes qui reviennent de leurs zones de reproduction, mais il y a également un nombre conséquent de bébés oiseaux, qui n'ont jamais navigué dans des environnements non naturels et qui sont encore naïfs.» Les lumières des villes peuvent par exemple altérer leur sens de l'orientation.

Le Congrès américain s'est penché sur ce problème. Un récent projet de loi a permis de discuter un nouvel amendement, le Bird-Safe Buildings Act en 2019, qui exige que les nouveaux immeubles publics, ainsi que ceux en rénovation, soient réfléchis pour réduire les collisions avec les oiseaux. Cela passe notamment par le choix des matériaux utilisés, ainsi que le design des façades. Par exemple, il convient de limiter la quantité de verre sur chaque façade. Lorsque celui-ci est utilisé, il devrait être opaque, gravé, teinté, à motifs ou recouvert de matériaux réfléchissants bien visibles par les oiseaux.

À ce jour, cette proposition de loi est en attente de lecture par le Sénat. Certaines villes comme New York et Madison, dans le Wisconsin, ont déjà passé des ordonnances qui rendent obligatoire l'utilisation de matériaux plus sécurisés pour les oiseaux. D'après John Rowden, «il y a des progrès, mais il en faut encore beaucoup plus».

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