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La Maison-Blanche poursuivie pour n'avoir pas traduit en langue des signes les allocutions sur le Covid-19

Ce manquement viole le premier amendement et aurait pu mettre en danger des personnes sourdes et malentendantes.

Donald Trump en conférence de presse le 4 août 2020. | Drew Angerer / Getty Images / AFP 
Donald Trump en conférence de presse le 4 août 2020. | Drew Angerer / Getty Images / AFP 

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur HuffPost

Le scandale n'est pas loin pour la Maison-Blanche. La National Association of the Deaf (NAD, association nationale des personnes sourdes) poursuit en justice l'exécutif américain pour violation du premier amendement de la Constitution des États-Unis. Dans la plainte adressée à la présidence, l'association déplore la non-réalisation d'une traduction en langue des signes américaine lors des sessions d'informations télévisées sur la progression du Covid-19.

Un manque qualifié de dangereux et qui a pu empêcher «l'accès à des informations essentielles et potentiellement vitales communiquées par les dirigeants politiques et de la santé publique de notre pays pendant la pandémie de Covid-19», dénonce la plainte.

Le sous-titrage en temps réel avait pourtant été ajouté aux discours par ordonnance gouvernementale, mais la mesure est jugée insuffisante. L'association explique qu'à l'écrit, le ton n'est pas retranscrit et la cadence de lecture rapide peut être un frein à la compréhension, particulièrement pour les personnes pour qui l'anglais n'est pas la langue maternelle.

Mauvaise élève

À travers les cinquante États des États-Unis, les gouverneur·es ont mis un point d'honneur à fournir une traduction en langue des signes lors des allocutions. Les quelques États manquant à leur devoir, comme la Floride ou l'État de New York ont été poursuivis. Tous ont dès lors pris garde à mettre en avant un ou une interprète pour les personnes sourdes ou malentendantes.

L'État fédéral est donc seul mauvais élève, malgré de nombreuses requêtes de la part de différentes associations, mais aussi d'un groupe parlementaire composé de trente-quatre sénateurs et sénatrices. En mars 2020, la NAD a adressé une lettre à la Maison-Blanche affirmant qu'elle recevait des «plaintes quotidiennes de la part de sourds et malentendants, se demandant pourquoi le président ne faisait pas le nécessaire pour que tous les citoyens puissent avoir accès aux informations d'urgence».

La présidence a pourtant continué d'ignorer les requêtes des différents organismes. Une démarche inacceptable pour la NAD, qui s'insurge dans la plainte déposée: «Cela signifie que non seulement les Américains [sourds et malentendants] se voient refuser la possibilité de comprendre toute communication du président des États-Unis en cette période critique, mais aussi la possibilité d'accéder à l'information, aux analyses et mises à jour du Dr Anthony Fauci et de la Dr Deborah Birx, deux experts renommés en santé publique.»

Dans cet article, le HuffPost précise que malgré ses sollicitations, la Maison-Blanche n'a pas souhaité réagir sur le sujet.

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