Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur CNN
Un vaste mouvement homophobe traverse en ce moment la Pologne. De plus en plus d'autorités locales, en particulier au sud-est du pays, se déclarent «zone sans idéologie LGBT». Si elles ne sont pour l'instant que des déclarations de principes, elles restent incroyablement inquiétantes.
Ces «zones» s'engagent par exemple à ne pas reverser d'aide aux ONG engagées pour l'égalité des droits, et en général à ne prendre ou soutenir aucune mesure allant dans le sens de cette égalité. Ce mouvement a été encouragé par le parti très conservateur et proche de l'Église Droit et justice (PiS).
Au pouvoir depuis 2015 et réélu en juillet 2020, le président polonais Andrzej Duda est membre du PiS. Pendant sa campagne, il a affirmé que les LGBT+ n'étaient non pas des personnes mais «une idéologie comparable à une sorte de néo-bolchévisme».
Inquiétude européenne
La recrudescence de l'homophobie dans le pays inquiète l'Union européenne, qui a pris des mesures contre plusieurs villes s'étant déclarées «zones sans idéologie LGBT». Six d'entre elles ont été rejetées d'un processus de jumelage avec d'autres communes européennes.
«Les valeurs et droits fondamentaux de l'UE doivent être respectés par les États membres et les autorités», a déclaré sur Twitter Helena Dalli, la commissaire européenne à l'Égalité. Le porte-parole de la commission européenne Adalbert Jahnz a toutefois précisé qu'il ne pouvait pas dévoiler le nom de ces communes.
EU blocks funding for cities declaring themselves LGBT-free zones - CNN https://t.co/YMrqOmEPcz
— Helena Dalli (@helenadalli) August 2, 2020
Le programme de jumelage en question permet de lier une institution avec «au moins deux leaders internationaux dans un domaine similaire». Il s'accompagne d'une dotation qui peut aller jusqu'à 25.000 euros.
Mi-juillet, Nieuwegein, une ville néerlandaise située non loin d'Utrecht, avait mis fin à son jumelage avec la commune polonaise de Pulawy, qui avait proclamé son rejet de l'«idéologie LGBT».