Qu'ils soient en majuscules, emplis de points d'exclamation, lourds de silence ou ostensiblement énervés, les courriels impolis sont de plus en plus fréquents, expose Scientific American.
Le magazine américain, cite un rapport de 2002 émanant d'une étude menée auprès d'un large échantillon de 2.013 adultes dans lequel 88% du grand public indiquait avoir rencontré quotidiennement des personnes grossières et irrespectueuses. Et le lieu de travail n'est pas épargné, les échanges par boîte mail encore mois. Le volume des communications électroniques étant monté en flèche, le problème des «méchants e-mails» devient, de fait, non négligeable. Et à Scientific American de citer que plus de 90% du personnel interrogé dans le cadre d'une étude réalisée en 2009 ont déclaré avoir été victimes d'échanges de courriers électroniques irrespectueux au travail.
Stress communicatif
Le fait de subir une telle impolitesse peut avoir un effet durable. Des recherches ont montré que le fait de traiter des courriels irrespectueux au travail peut créer un stress persistant et nuire au bien-être du destinataire. Dans une expérience de situation professionnelle simulé, les participant·es qui ont reçu un message de ce type en provenance de leur patron ont éprouvé plus d'émotions négatives, ont eu plus de mal à rester engagé·es dans leurs tâches et ont répondu correctement à moins de questions que le groupe de contrôle.
Le stress lié à des mails incorrects peut également s'infiltrer dans la vie familiale. Une étude sur les journaux intimes, qui a interrogé des employé·es deux fois par jour pendant cinq jours de travail, a révélé que lorsque les personnes recevaient des messages impolis pendant une journée de travail, elles étaient davantage susceptibles de signaler de symptômes de stress le soir et le lendemain matin.
Et comme un simple rhume attrapé au bureau, cet effet se propage rapidement aux personnes les plus proches de nous. L'entourage de la personne anxieuse peut également subir ce stress causé par l'impolitesse des courriers électroniques: une étude portant sur les couples à double revenu a montré que les employé·es transmettaient ces ondes négatives à leur partenaire pendant le week-end. En conséquence, ces partenaires, victimes involontaires de l'incivilité du courrier électronique, ont signalé un désengagement accru de leur propre travail au cours de la semaine suivante.
Droit à la deconnexion
Le télétravail étant de plus en plus fréquent, l'impolitesse des courriers électroniques mérite encore plus d'attention.
Pour atténuer ce stress, les gestionnaires doivent fixer des attentes claires et raisonnables en matière de communications par courrier électronique. Pour les salarié·es, un moyen efficace de faire face à la situation est le détachement psychologique. La meilleure option est de se débrancher du travail après les heures réglementaires.