Boire & manger / Société

Vers une alliance entre agriculteurs et militants des droits des animaux aux États-Unis?

L'intérêt commun de ces groupes antagonistes est de s'attaquer aux grandes fermes industrielles qui règnent sur l'agriculture.

C'est au croisement de la souffrance humaine et animale que la communauté des droits des animaux voit une opportunité. | Free-Photos <a href="https://pixabay.com/fr/photos/irrigation-agriculture-%C3%A9quipement-1210072/">via Pixabay</a> 
C'est au croisement de la souffrance humaine et animale que la communauté des droits des animaux voit une opportunité. | Free-Photos via Pixabay 

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Vox

Aux États-Unis, des militant·es et des agriculteurs indépendants se sont unis dans le but de s'attaquer aux grandes fermes industrielles américaines, relaie un article de Vox. L'industrie agricole américaine est très concentrée. Pratiquement tous les champs de la production (semences et machines) sont regroupés autour de quelques entreprises.

Pour s'élever contre l'hyperpuissance de ces firmes, il existe deux groupes de personnes qui jusque là pouvaient être en total désaccord sur la politique à mener, mais qui pourraient bien finir par s'entendre: les militant·es pour les droits des animaux et les agriculteurs.

Trouver un terrain d'entente

Le sénateur démocrate Cory Booker s'est rendu compte que, aussi improbable que cela puisse paraître, les personnes qui se battent contre l'élevage et la mise à mort d'animaux et celles dont les moyens de subsistance dépendent de l'abattage de leurs animaux d'élevage pouvaient trouver un terrain d'entente. Les deux parties estiment que la façon dont le système agricole américain fonctionne actuellement est cruelle, tant pour les bêtes que pour les personnes qui travaillent au sein de la filière.

En décembre 2019, lors d'une campagne dans l'Iowa, Cory Booker a dévoilé son Farm System Reform Act. Il s'agit d'une législation en quatre points dans le but de réformer le système agricole et qui prévoit, entre autres, d'imposer des coûts de pollution aux conglomérats plutôt qu'aux agriculteurs. Cory Booker a abandonné la course présidentielle en janvier, mais sa législation ne cesse d'attirer de nouveaux parrainages. En mai 2020, la sénatrice démocrate Elizabeth Warren a signé le projet de loi, de même que le représentant Ro Khanna, qui a coprésidé la campagne présidentielle de Bernie Sanders. Il a aussi parrainé un projet de loi complémentaire à la Chambre des représentants.

C'est au croisement de la souffrance humaine et animale que la communauté des droits des animaux pense qu'il y a matière à saisir une opportunité. Si elle ne partage pas la vision du monde de demain avec les agriculteurs, cette communauté a conscience que les deux parties détestent la façon dont l'agro-industrie a consolidé et mécanisé le marché de la viande.

«La façon dont nous abattons les poulets est le procédé le plus cruel que l'on puisse imaginer», s'indigne David Coman-Hidy, président de la Humane League, une organisation de protection des animaux. Avec son organisation, il s'efforce de convaincre les producteurs agricoles d'abattre les poulets en les gazant pour réduire leur souffrance.

«Les agriculteurs indépendants et les éleveurs sont chassés de leurs terres, contraints à se plier à un système d'agriculture industrialisée que nos valeurs ne soutiennent pas», abonde Joe Maxwell, un agriculteur du Missouri, ancien lieutenant-gouverneur et cofondateur de la Family Farm Action Alliance.

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