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Comment anticiper une crise afin de mieux s'y préparer

Des équipes entières passent leurs journées à imaginer ce qui pourrait nous arriver de pire afin de nous préparer au meilleur.

Envisager toutes les possibilités permet de mieux se préparer aux catastrophes. | NASA <a href="https://unsplash.com/photos/5477L9Z5eqI">via Unsplash</a>
Envisager toutes les possibilités permet de mieux se préparer aux catastrophes. | NASA via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur BBC

Ce fut une explosion gigantesque. Elle a déchiré des bâtiments et des machines, illuminant un énorme complexe de raffinerie à Denver, dans le Colorado aux États-Unis. La production d'essence de cette installation a été interrompue pendant des semaines, entraînant l'épuisement rapide des réserves de carburant et une augmentation de son prix.

Sauf que rien de tout cela n'est jamais arrivé. Il s'agit du scénario d'une simulation publié en 2015 par Kevin Stamber, qui dirige l'équipe d'analyse des infrastructures critiques à Sandia aux États-Unis, rapporte la BBC. Son travail: construire des modélisations permettant d'émettre des hypothèses sur les catastrophes qui pourraient se produire.

Qu'il s'agisse d'oléoducs, du réseau électrique, du trafic routier ou même de la météo, les données du passé sont utilisées pour élaborer des modèles en tenant compte d'un ensemble de circonstances.

Précision variable

Le scénario hypothétique de l'explosion d'une raffinerie à Denver repose sur les données historiques que l'équipe de Sandia a réunies en s'appuyant sur l'explosion de la raffinerie BP du Texas en 2005.

«On ne peut jamais prédire exactement ce qui va se passer», détaille Andrew Skates de la société de modélisation Sandtable. Mais certains modèles se rapprochent de la réalité à venir. Ceux qui examinent la météo, par exemple, atteignent une précision qui dépasse parfois les 90% lorsqu'ils établissent des prévisions relatives à la vitesse du vent ou aux températures à quelques jours d'intervalle.

L'analyse comportementale a aussi son rôle à jouer lorsqu'il s'agit de planifier une crise. L'une des entités les plus complexes de la planète reste l'être humain. Un stéréotype persiste selon lequel les gens sont enclins à paniquer à l'approche d'une crise et que leurs réactions, parce qu'elles sont susceptibles de s'écarter des normes sociales en cas de catastrophe, restent difficiles à anticiper, explique Michelle Meyer, directrice du Hazard Reduction and Recovery Center de l'université A&M du Texas.

Facteur humain

Savoir comment les gens réagissent concrètement dans une situation donnée est primordial si l'on espère assurer leur sécurité pendant une crise. Un type particulier de simulation, connu sous le nom de «modélisation basée sur les agents», tente d'appréhender la manière dont les individus se comportent au milieu d'une foule.

La compréhension de ces comportements interpersonnels peut aider les modélisateurs à prévoir le temps qu'il faudra pour vider un stade ou un lieu de concert à la fin d'un événement, ce qui permet aux opérateurs de transport public de déterminer le nombre de services dont ils pourraient avoir besoin à la fin d'une nuit.

Des évacuations de stades aux ouragans, la méthode consiste à tirer les leçons des catastrophes historiques et à utiliser ces connaissances pour affiner les modèles. Même si chaque catastrophe reste unique en son genre, chacune d'elles peut nous aider à préparer l'avenir.

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