Égalités / Société

Les trois degrés du racisme

Rendre les comportements racistes coûteux tant socialement qu'économiquement est une piste pour les enrayer.

Le troisième degré de racisme est ​​​​​le plus <em>«pernicieux». </em>| Clay Banks <a href="https://unsplash.com/photos/ySknq-1gNB4">via Unsplash</a>
Le troisième degré de racisme est ​​​​​le plus «pernicieux». | Clay Banks via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Atlantic

John Rice, le fondateur de Management Leadership for Tomorrow (MLT), une organisation nationale à but non lucratif, explique dans The Atlantic qu'il existe différents niveaux de racisme. Il convient selon lui d'en identifier les trois degrés et de rendre leur expression coûteuse sur le plan social et financier.

Augmenter le coût du racisme de troisième degré

Le premier degré de racisme est le plus flagrant et le plus visible, détaille John Rice. Il s'agit des contrôles au faciès ou d'insultes et violences envers une personne en raison de sa couleur de peau ou de ses origines.

Ce que John Rice appelle le racisme de deuxième degré tient à «la diabolisation des personnes qui luttent contre le racisme». C'est par exemple ce qu'a subi le joueur de football de la National Football League (NFL) Colin Kaepernick lorsqu'il a refusé de se lever alors qu'était joué l'hymne américain. Afin de manifester sa solidarité avec le mouvement Black Lives Matter, il avait aussi décidé de poser le genou à terre. En conséquence, il a dû mettre un terme à son contrat avec les San Francisco 49ers. Il lui fut ensuite impossible de retrouver une équipe.

Après la mort de George Floyd, les sponsors de la NFL ainsi que les joueurs vedettes, qu'ils soient noirs ou blancs, se sont exprimés. Ce qui a contraint le commissaire de la League, Roger Goodell, à réagir: «Nous avons eu tort de ne pas avoir écouté les joueurs de la NFL plus tôt.» «Les coûts étaient si élevés que le commissaire s'est senti obligé de s'excuser», analyse John Rice.

Le racisme institutionnel constitue le troisième degré de racisme, celui que John Rice qualifie de «plus pernicieux». Il s'exerce lorsque des employeurs, des établissements d'enseignement ou des entités gouvernementales ne luttent pas contre les pratiques qui désavantagent les personnes racisées au profit des Blanc·hes, en ce qui concerne leur mobilité économique et professionnelle.

Selon Rice, «l'élimination du racisme au troisième degré est le catalyseur de l'expansion du pouvoir économique et social des personnes racisées, il mérite donc une attention particulière aux niveaux les plus élevés de l'éducation, du gouvernement et des entreprises».

Pour ce faire il préconise d'augmenter le coût de ces comportements racistes en appelant les principaux employeurs à signer des pratiques de base comme:

  • Reconnaître ce qui constitue le racisme au troisième degré.
  • S'engager à développer et à exécuter des plans de diversité qui répondent à une norme de rigueur soigneusement réfléchie et définie.
  • Produire des résultats dans lesquels les personnes racisées ont les mêmes chances de progresser.

«Les équipes de direction qui refusent de prendre ces mesures de base ne pourront plus se cacher. Les coûts économiques et de réputation augmenteront suffisamment pour que le comportement et la rhétorique changent», estime le fondateur de MLT.

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