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Déconfinement: n’oublions pas les gestes barrières pour profiter de nos libertés! 

En plus des recommandations usuelles, les hommes barbus doivent apporter un soin particulier à leur barbe.

Il est recommandé de se laver la barbe au quotidien au moment de la douche, qu’on prendra de préférence en fin de journée. | Nathon Oski / Unsplash
Il est recommandé de se laver la barbe au quotidien au moment de la douche, qu’on prendra de préférence en fin de journée. | Nathon Oski / Unsplash

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Réouverture des restaurants, des cinémas, programmation des vacances à venir entre amis ou en famille… Autant de réjouissances qu’il ne faudrait pas venir gâcher par un trop grand relâchement des gestes barrières. Parmi eux, il y en a un qui concerne en particulier les barbus. En effet, l’institut Harris-Interactive a réalisé pour Gillette un sondage sur les habitudes des Français en matière de rasage et d’hygiène faciale*. En cette période de déconfinement, où le port du masque est généralisé, c’est est aussi l’occasion de prodiguer quelques conseils spécifiques aux hommes. Car face aux risques de transmission du Covid-19, ils ne sont pas égaux. En plus de gestes barrière classiques, les barbus doivent se montrer particulièrement vigilants

Le risque de propagation du virus par les projections est accru pour les barbus, selon le Professeur Roger Jankowski, chef du service d’ORL du CHU de Nancy: «Si vous parlez avec quelqu’un qui postillonne, même un petit peu, ses postillons vont s’accrocher plus facilement sur un visage barbu que sur un visage glabre.»

Or, selon l’étude menée par Harris-Interactive pour Gillette, 50% des Français portent la barbe. Et parmi les barbus, l’hygiène faciale est loin d’être irréprochable: 39% d’entre eux ne se lavent pas la barbe quotidiennement – un quart la lavent uniquement de 2 à 4 fois par semaine, ce qui est insuffisant, et 4% des sondés déclarent ne jamais se la laver.

Se laver régulièrement les mains

Les mains sont les vecteurs des germes et des virus et chaque jour, nos mains entrent en contact environ 3.000 fois avec notre bouche, notre nez, nos yeux. Ce qui fait de notre visage une véritable porte d’entrée des virus dans notre organisme.

Ces gestes sont inconscients: machinalement, on se frotte les yeux quand on est fatigué, on se prend la tête entre les mains, on pose son menton dans le creux de la main, on se caresse la barbe, on la peigne avec les doigts…

Aussi, autant que faire se peut, il faut éviter de se toucher le visage. C’est d’ailleurs une des consignes de base délivrées chaque hiver par les Agences Régionales de Santé (ARS) à l’occasion des épidémies saisonnières de grippe et de gastro-entérite. Une recommandation d’autant plus pertinente dans le contexte de risques de COVID-19.

Se laver les mains à l’eau et au savon pendant 30 secondes est la mesure d’hygiène la plus efficace pour prévenir la transmission des virus en général et du Covid-19 en particulier. À savoir que la température de l’eau n’a pas d’importance. L’eau froide est tout aussi efficace que l’eau chaude pour tuer les germes et les virus, à condition d’utiliser du savon. À défaut d’eau et de savon, utiliser du gel ou une solution hydroalcoolique.

Il faut ensuite bien se sécher les mains. Les germes se propagent en effet plus facilement à partir d’une peau mouillée qu’à partir d’une peau sèche. Il est donc important de se sécher scrupuleusement les mains. Les serviettes en papier ou les linges propres sont le moyen le plus efficace d’éliminer les germes et d’éviter qu’ils se propagent à d’autres surfaces.

Porter un masque

Porter un masque, c’est bien. Mais si on le porte mal, ça ne sert à rien. Avant de le mettre ou de l’enlever, il est recommandé se laver les mains avec de l’eau et du savon ou un gel ou une solution hydro alcoolique, puis de s’en saisir par les lanières élastiques. Il faut ensuite l’ajuster de manière à recouvrir le nez, la bouche et le menton, puis éviter de le toucher pendant son usage.

On conseille de changer de masque au bout de 4 heures d’utilisation maximum, ou si le masque s’humidifie, et de le retirer en tenant les lanières élastiques pour le décoller du visage, avant de le jeter, s’il est à usage unique. Si c’est un masque en tissu, on l’isolera dans un sac plastique avant de le laver (au moins 30 minutes avec de la lessive et à 60°C minimum).

Selon le sondage 84% des personnes interrogées déclarent porter un masque quand elles sortent de leur domicile (40% en portent de manière systématique, 44% de manière ponctuelle selon les types de sortie)

Et il n’est pas efficace de manière identique en fonction des profils: par exemple, la barbe atténue l’efficacité du masque. Ce n’est pas trop problématique pour les masques chirurgicaux ou les masques en tissu faits maison. 

«Ces masques sont faits pour protéger l’autre, explique le Pr Jankowski, c’est-à-dire que si vous postillonnez vous le faites à l’intérieur de votre masque et vous interrompez ainsi la chaîne du virus: c’est très important pour contrôler la diffusion d’une épidémie. S’il est correctement porté, couvrant la bouche et le nez, le masque chirurgical continue à assurer une protection contre les projections directes. Il est démontré que les chirurgiens portant la barbe ne contaminent pas plus leurs patients que les chirurgiens imberbes pour des germes dont la contamination se fait par le mode gouttelettes.» 

Pour le masque en tissu, destiné à réduire l’émission de gouttelettes et ainsi diminuer le risque de transmission du virus lorsque les mesures de distanciation ne peuvent être respectées, le médecin n’est pas alarmant: «Il n’est pas occlusif, donc même si la barbe peut diminuer l’étanchéité du masque, les conséquences seront moindres dans cette application du port du masque.»

En revanche, là où les poils du visage posent le plus de problèmes, c’est pour les masques respiratoires type FFP2, N95 ou équivalent (qui protègent celui qui le porte de l’infection en évitant les contaminations par aérosolisation de particules par lesquelles le virus pourrait se transmettre), car elle réduit l’étanchéité du dispositif avec des fuites latérales et inférieures. «Ces masques doivent coller à la peau pour être efficaces, explique le Pr. Jankowski. «Or, la présence de la barbe créé un interstice qui diminue leur efficacité.»

Bichonner sa barbe 

En plus des gestes barrières usuels, les hommes barbus doivent apporter un soin particulier à leur barbe.

«Si on ne soigne pas sa barbe, des boutons et des petits abcès cutanés peuvent se former, ainsi que des petites affections de la racine du poil et des glandes qui sont autour, explique le Pr. Jankowski qui recommande une taille de la barbe et de la moustache le plus court possible avec une tondeuse de qualité.» 

La routine du nettoyage de la barbe, quant à elle, dépendra du risque d’exposition, qui varie en fonction de nombreux facteurs –utilisation des transports en commun, fréquentation de lieux à forte affluence ou activité professionnelle avec des rencontres d’individus potentiellement porteurs. Pour autant, pas question d’asperger sa toison avec une solution ou du gel hydro alcoolique «Une très mauvaise idée!», prévient Nadia, barbière et gérante d’un salon à Paris. «Tout ce qui contient de l’alcool assèche la peau et les poils. C’est un peu comme si vous mettiez du gel antibactérien dans vos cheveux.»  

Il est recommandé de se laver la barbe au quotidien au moment de la douche, qu’on prendra de préférence en fin de journée, car le virus résiste plusieurs heures sur la barbe; d’utiliser au quotidien un savon à barbe ou un shampooing à barbe; de bien sécher sa barbe pour éviter la prolifération des bactéries; de la brosser régulièrement pour éviter que les poils ne poussent de façon irrégulière et favorisent ainsi la formation de nœuds; d’éventuellement aérer les poils et la peau sous la barbe en appliquant quelques gouttes d’huile. 

Retrouvez tous les conseils pour une peau saine

*Etude menée en mai 2020 auprès de 1040 hommes âgés de plus de 18 ans

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