Sciences

Il pleut du plastique

Les minuscules particules qui s'infiltrent partout sont une insidieuse menace pour l'environnement.

Les déchets plastiques ne disparaissent jamais vraiment. | Andrei Ciobanu <a href="https://unsplash.com/photos/Tl7A4n0n1vc">via Unsplash</a>
Les déchets plastiques ne disparaissent jamais vraiment. | Andrei Ciobanu via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Wired

Les pluies acides sont des phénomènes connus. Elles sont causées par les émissions de soufre et d'azote et sont dangereuses pour l'environnement, mais aisément contrôlables. Les pluies de plastique, en revanche, sont bien plus inquiétantes. Impossibles à prévoir ou nettoyer, les minuscules débris sont de véritables bombes pour la nature.

L'équivalent de 120 millions de bouteilles en plastique

Une équipe de scientifiques a publié le rapport d'une étude dans le journal Science, portant sur les pluies de plastique. Elle a collecté et analysé pendant quatorze mois des échantillons d'eau de pluie et d'air et ont découvert plus de 1.000 tonnes métriques de particules plastiques. Celles-ci sont tombées sur onze zones protégées de l'ouest des États-Unis. Ces 1.000 tonnes représentent l'équivalent de 120 millions de bouteilles de plastique.

Les débris se déposent aux quatre coins du monde, se moquant des zones protégées et des réserves naturelles. Ils sont impossibles à collecter comme on le ferait pour du métal, par exemple. Ils se déposent aussi dans les océans, polluant encore un peu plus des eaux déjà rendues fragiles par les déchets qui y sont déversés.

La qualité principale du plastique, qui en fait une matière si appréciée, c'est sa solidité. Le matériau est robuste et donc dur à détruire. Il ne disparaît jamais réellement et peut seulement être réduit en minuscules petits morceaux. Les spécialistes estiment que la consommation de cette matière pourrait passer de 260 millions de tonnes aujourd'hui à 460 millions d'ici à 2030.

 

«J'étais complètement stupéfaite de voir de petits débris en plastique colorés et brillants dans presque chaque échantillon», raconte Janice Brahney, l'une des scientifiques de l'équipe.

Une nouvelle étude démontre que dans 30% des échantillons, des microbilles en plastique ont été retrouvées. Celles-ci s'apparentent aux billes utilisées dans les cosmétiques dans les années 1990, et bannies du marché américain en 2015, car dangereuses. Mais leurs couleurs très variées ont interpellé les scientifiques, qui les ont finalement attribuées à des projections de peintures et revêtements industriels. Le vent a transporté ces microbilles et les a balayées sur des centaines de kilomètres.

Désastre écologique et biologique

Les scientifiques reconnaissent qu'il est probable qu'une partie des particules de plastique prélevées n'aient pas encore été analysées, car certaines sont de taille microscopique. Les effets de l'ingestion de tels débris n'ont pas encore été étudiés, mais les expert·es supposent que ceux-ci peuvent être très nocifs.

«Ils peuvent non seulement avoir un effet sur le système digestif de certains animaux, comme les vers, avance le chercheur Steve Allen, mais les substances chimiques déposées sur et dans ces débris peuvent aussi avoir un effet sur les sols.» Janice Brahney et ses collègues craignent effectivement que les sols ne soient contaminés, altérant entre autres leurs propriétés d'absorbtion de la chaleur.

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