Santé

Certains pays semblent être immunisés contre le Covid-19

La question anime les scientifiques du monde entier et les études sur le sujet fleurissent.

La piste d'une «réacivité croisée» est explorée par les scientifiques. | Annie Spratt <a href="https://unsplash.com/photos/Vk84O5nO2Ho">via Unsplash</a>
La piste d'une «réacivité croisée» est explorée par les scientifiques. | Annie Spratt via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian

Comment expliquer qu'en Lombardie, l'une des régions italiennes les plus affectées par le Covid-19, un petit village d'irréductibles ait résisté à toute contamination et ne déplore aucune perte humaine? Certains pays ou zones ont enregistré des taux de décès bien inférieurs au reste du monde. Six mois après le début de la crise sanitaire, les épidémiologistes n'ont pas encore déterminé les facteurs ayant préservé leurs populations.

De nombreuses théories circulent parmi la communauté scientifique. Selon l'épidémiologiste Sunetra Gupta, l'immunisation croisée pourrait être à l'origine de cette protection. Dans certaines zones, les individus ont pu être exposés à d'anciennes souches de coronavirus, les rendant non pas immunisés à proprement parler, mais protégés d'un risque mortel.

La réactivité croisée

Une étude publiée en mai par une équipe de recherche californienne appuie les propos de Sunetra Gupta. L'étude montre que des cellules T –responsables de la réponse immunitaire– prélevées sur des individus entre 2015 et 2018 reconnaissent et réagissent au virus. Alessandro Sette, auteur de l'étude, expose: «L'hypothèse la plus probable est que cette réponse traduit une réactivité croisée avec les cousins du SARS-CoV-2, les coronavirus récurrents des maladies saisonnières qui circulent très largement et causent des affections plutôt bénignes.»

Concrètement, cette réactivité croisée signifie que les personnes exposées auparavant à des coronavirus saisonniers sont protégées, mais pas immunisées contre le SARS-CoV-2. Les résultats de cette étude pourraient expliquer, selon Gupta, pourquoi en fonction des zones les gens sont infectés à des degrés divers. Les coronavirus saisonniers ne touchent effectivement pas les différentes régions du monde avec la même intensité ou fréquence.

La piste du genre et des modes de vie

Si les résultats des recherches sur la réactivité croisée semblent être concluants, ils n'excluent pas l'éventualité d'une immunisation géographique et genrée. Les oberservations des populations malades ont permis de constater que les femmes cisgenres sont moins sujettes à la contamination. Cela pourrait s'expliquer biologiquement: d'après une étude menée par la chercheuse Garima Sharma, le second chromosome X offre une réponse immunitaire plus solide. Les femmes seraient également plus rigoureuses sur leur hygiène et se laveraient plus souvent les mains.

Par ailleurs, les coutumes pratiquées dans certaines régions du monde ont pu favoriser une meilleure protection. Au Japon, par exemple, on se salue respectueusement en s'inclinant et sans se toucher.

De la même façon, en comparant l'Italie et l'Allemagne –deux pays dont la proportion de seniors est considérable, environ 20% de la population–, on remarque que le mode de vie des Italien·nes a peut-être accéléré la contamination. La densité de population est importante dans le pays et force très souvent les jeunes à habiter sous le même toit que les générations précédentes. Cela a pu favoriser la propagation du virus et provoquer une augmentation du taux de malades mourant du Covid-19.

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