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Les États-Unis veulent imposer une nouvelle vision de la Lune

Les accords d'Artémis pourraient modifier le déroulement de la conquête spatiale.

Fly me to the moon. | Mike Petrucci via <a href="https://unsplash.com/photos/uIf6H1or1nE">Unsplash</a>
Fly me to the moon. | Mike Petrucci via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian

Les États-Unis préparent la nouvelle étape de leur épopée spatiale. En 2017, Donald Trump a lancé le programme Artemis, supposé faire atterrir des êtres humains sur la Lune d'ici 2024. Le but est à terme d'établir une «présence robuste» sur le satellite et de préparer une mission humaine sur Mars.

En coopération avec les agences spatiales du reste du monde, la NASA sera à la tête du programme. Les États-Unis projettent donc de faire signer à leurs partenaires internationaux un texte qui orientera cette nouvelle étape intitulé accords d'Artémis.

Ce texte a pour but d'assurer «un futur, sûr, prospère et pacifique» à la présence humaine sur le sol lunaire. Y sont énoncés des principes généraux sur la transparence de l'activité spaciale, la coopération et le partage des données scientifiques.

Mais ce qui pourrait faire tiquer beaucoup de spécialistes de l'espace est l'aspect prospère de ce futur. En effet, la conquête spatiale est depuis 1967 régulée par le traité de l'espace, qui établit la base juridique internationale pour le comportement à adopter en dehors de l'atmosphère.

Les maîtres de l'espace

L'une des notions importantes de ce traité, est que la Lune et les autres corps célestes sont res nullius, sans maîtres. C'est à dire qu'ils n'appartiennent à personne et ne peuvent faire l'objet de propriété privée.

Or, les accords d'Artémis prévoient de pouvoir «extraire et utiliser les ressources de la Lune, de Mars et des astéroides». Estimant que c'est une condition à l'exploration «sûre et durable» de l'espace.

Si la NASA estime que ces principes ne violent pas le traité de 1967, d'autres estiment que l'exploitation commerciale de ces ressources établit de fait une propriété privée dans l'espace. Les USA espèrent que leurs partenaires internationaux signeront ces accords et se rangeront ainsi à leur vision pour l'avenir spatial.

Le pays ne se cache pas de vouloir faire profiter de l'espace à ses entreprises privées. Il en a donné la preuve ce samedi 30 mai lorsque la NASA a envoyé deux astronautes dans l'ISS dans une fusée Space X, l'entreprise spatiale d'Elon Musk. Une première.

La Russie a d'ores et déjà déclaré son opposition aux accords d'Artémis. Dmitry Rogozin, le directeur de Roscosmos, l'agence spatiale russe, n'a pas mâché ses mots et a comparé cette vision à une «invasion» comparable à celles de l'Irak et l'Afghanistan.

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