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25 ans après sa disparition, la Chine affirme que le panchen-lama mène une «vie normale»

Désigné par le dalaï-lama comme second chef spirituel du bouddhisme tibétain alors qu'il avait 6 ans, Gedhun Choekyi Nyima avait été enlevé par le gouvernement chinois.

Des Tibétain·es protestent contre la nomination par la Chine d'un second panchen-lama à la place de Gedhun Choekyi Nyima, à New Delhi, en Inde, le 8 décembre 1995. | Ravi Raveendran / AFP
Des Tibétain·es protestent contre la nomination par la Chine d'un second panchen-lama à la place de Gedhun Choekyi Nyima, à New Delhi, en Inde, le 8 décembre 1995. | Ravi Raveendran / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Time

Il y a 25 ans, Gedhun Choekyi Nyima, un jeune tibétain âgé de 6 ans était désigné par le dalaï-lama comme la réincarnation du panchen-lama, soit le deuxième chef spirituel du bouddhisme tibétain. Trois jours plus tard, le jeune garçon et sa famille disparaissaient, et des années après, le gouvernement chinois reconnaissait devant le Comité des droits de l'enfant de l'ONU avoir enlevé l'enfant pour garantir «sa sécurité».

Le 17 mai dernier, jour anniversaire de son enlèvement, le gouvernement tibétain exilé en Inde renouvelait auprès de Pékin ses demandes d'information sur le compte de Gedhun Choekyi Nyima, et condamnait son ingérence par voie de communiqué:

«L'enlèvement du panchen-lama par la Chine et le déni forcé de son identité religieuse et de son droit à pratiquer sa foi dans son monastère sont non seulement une violation de la liberté religieuse, mais aussi une grave violation des droits humains.»

Une «vie normale»

Très peu d'informations avaient filtré sur la situation de Gedhun Choekyi Nyima depuis sa disparition, mais ce mardi, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Zhao Lijian, a déclaré que ce dernier, désormais âgé de 31 ans, menait «une vie normale» dont il ne souhaitait pas être détourné par des étrangers: «Il a reçu l'éducation nationale obligatoire quand il était enfant, a réussi l'examen d'entrée à l'université, et a maintenant un emploi».

Alors que le secrétaire d'État américain Mike Pompeo s'était joint au gouvernement tibétain en demandant à la Chine de «rendre immédiatement public le lieu où se trouve le panchen-lama et de respecter sa propre constitution et ses engagements internationaux pour promouvoir la liberté religieuse de toutes les personnes», Zhao Lijian a mis en garde les États-Unis contre «l'utilisation des affaires tibétaines pour s'ingérer dans les affaires intérieures de la Chine».

La Chine, qui revendique toujours son autorité sur le territoire du Tibet, avait nommé un second panchen-lama, Gyancain Norbu, qui n'est pas cependant reconnu par les Tibétains, et apparaît davantage comme une figure politique sous contrôle de Pékin.

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