Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur ProPublica
Alors que toutes les universités de l'État de Virginie sont fermées depuis le 12 mars pour limiter la propagation du Covid-19, le campus de la Liberty University, un établissement privé chrétien où les relations sexuelles avant le mariage sont interdites, reste ouvert. Les cours sont désormais en ligne car le gouverneur de Virginie a interdit les rassemblements de plus de dix personnes, mais depuis le lundi 23 mars, plus de mille étudiant·es qui étaient parti·es aux quatre coins du pays pour les vacances de mars sont revenu·es sur le campus.
Dans la plupart des universités américaines, seul·es les étudiant·es qui n'ont nulle part où aller vivent encore dans les résidences et les dortoirs, mais à Liberty University, la direction a encouragé tout le monde à revenir. Des centaines d'étudiant·es se côtoient donc actuellement dans cette fac, en violation des règles de confinement mises en place par le gouverneur. Officiellement, la direction a mis en place des mesures de distanciation sociale, mais des étudiant·es interviewé·es parlent de fêtes de quarantaine, de rassemblements dans les chambres et de déjeuners en groupe à la cafétéria.
Plusieurs parents et enseignant·es ont vivement critiqué ces décisions, mais le président de l'université, le pasteur pro-Trump Jerry Falwell Jr., se plaît à défier les autorités. «Nous pensons vraiment que c'est contraire aux valeurs chrétiennes de repousser les étudiants et de forcer quelqu'un d'autre à gérer les problèmes», a-t-il déclaré dans un communiqué.
Décisions «dangereuses»
Falwell maintient que son université suit les recommandations officielles, mais il a plusieurs fois minimisé la gravité de l'épidémie dans les médias. Sur Fox News le 13 mars, il a expliqué que les Démocrates exagéraient la menace du coronavirus pour nuire à Trump et que le Covid-19 avait peut-être été créé par la Corée du Nord et la Chine pour détruire l'Amérique.
La Liberty University est une des universités chrétiennes les plus grandes du monde, avec 15.000 étudiant·es sur le campus en temps normal et plus de 90.000 personnes qui prennent des cours en ligne. Le personnel administratif de l'établissement continue de devoir se rendre au bureau et plus de 200 employé·es travaillent pour l'instant en open space alors que leur tâches pourraient être effectuées à la maison.
Le maire de Lynchburg, la ville où se situe Liberty University, a qualifié les décisions de Jerry Falwell Jr. de «dangereuses» et nombre de résident·es sont inquièt·es, notamment car près de 15% de la population de la ville a plus de 65 ans.