Culture

Dix séries à regarder pour vous changer les idées en confinement

Elles sont longues, géniales et ne parlent généralement pas d'apocalypse.

De quoi vous distraire pendant de nombreuses semaines. | JESHOOTS.COM <a href="https://unsplash.com/photos/PpYOQgsZDM4">via Unsplash</a>
De quoi vous distraire pendant de nombreuses semaines. | JESHOOTS.COM via Unsplash

Temps de lecture: 6 minutes

Nous sommes confiné·es, vous êtes confiné·es, tout le monde est confiné, et après quinze jours de télétravail en pyjama, coincé·e entre votre gosse qui colorie tout sur son passage et votre voisin·e qui a décidé d'organiser un festival international de la perceuse, vous commencez déjà à trouver le temps long. Pas de panique: il existe tout un tas de séries géniales et assez longues pour vous occuper et vous distraire pendant de nombreuses semaines. Les voici.

Pour avoir autre chose dans la tête que les génériques de BFMTV: «Crazy Ex-Girlfriend»

Il ne faut surtout pas s'arrêter au titre un peu réducteur et aux décors en carton-pâte de Crazy Ex-Girlfriend. Cette série déjantée créée par Rachel Bloom et Aline Brosh McKenna est en fait une satire extrêmement intelligente des nombreux clichés que l'on retrouve dans la pop culture, et notamment dans les comédies romantiques.

Le pitch? Une brillante avocate trentenaire décide de tout quitter du jour au lendemain et de partir s'installer dans une petite ville médiocre de Californie... dans l'espoir de reconquérir un bref amour de jeunesse. Derrière l'obsession de l'héroïne se cache une vraie crise de santé mentale, que la série va explorer avec beaucoup d'humour et de finesse, et en chansons –oui, parce que c'est aussi une série musicale.

Faites-nous confiance, dans quelques semaines, vous vous surprendrez à fredonner les nombreux tubes de Crazy Ex-Girlfriend sur le patriarcat, les seins lourds, la haine de soi, et même le vent. Les trois premières saisons sont disponibles sur Netflix.

 

 

Fonctionne aussi: Jane the Virgin (Netflix).

Pour l'équivalent télévisuel d'un bon bain chaud: «Gilmore Girls»

Se plonger dans la vie de la petite ville américaine de Stars Hollow, c'est un peu comme s'immerger dans un univers de science-fiction. Personne ne ferme sa porte à clé, il fait toujours à peu près la même météo, les maisons sont toutes incroyablement douillettes, et les plus grosses crises que traversent les personnages sont généralement liées à un devoir de maths rendu en retard ou un dîner de famille un peu tendu.

Gilmore Girls suit la vie quotidienne de Lorelai Gilmore, jeune mère célibataire, et sa fille adolescente, Rory; deux femmes féministes, fans de pop culture et de café noir. Les enjeux sont incroyablement faibles, les dialogues endiablés, les prétendants des héroïnes toujours très mignons, et leurs soirées pyjama-télé-montagnes de bouffe vous inspireront sans doute en cette période de quarantaine. Les sept saisons, ainsi que le revival, sont sur Netflix. Bonus: c'est une série que vous pouvez regarder avec vos enfants.

 

 

Fonctionne aussi: Better Things (Canal+).

Pour les couples en quarantaine qui ne peuvent déjà plus se saquer: «Catastrophe»

Contrairement à ce que son titre pourrait laisser croire, Catastrophe n'a rien à voir avec le coronavirus, ni aucune autre catastrophe sanitaire. Elle retrace la rencontre entre Rob, américain, et Sharon, irlandaise, qui tombe enceinte lors de leur coup d'un soir. Les deux décident de s'installer et d'élever l'enfant ensemble, alors qu'ils se connaissent à peine.

S'ensuit une des comédies les plus jouissives et mieux écrites de la décennie, incarnée à la perfection par son cocréateur et sa cocréatrice dans les rôles principaux. Une bonne dose d'humour noir sur la parentalité et la cohabitation, qui se dévore sans modération. Les quatre saisons sont disponibles sur Canal+.

 

 

Fonctionne aussi: Community (Amazon Prime Video).

Pour relativiser sur l'apocalypse: «Buffy contre les vampires»

«L'apocalypse? On a l'habitude.» Voilà ce que fredonne dans la saison 6 l'héroïne qui a effectivement endigué plus de fins du monde que les gouvernements chinois et italien réunis. Si vous cherchez un programme aussi divertissant qu'intelligent, n'allez pas plus loin: en sept saisons, Buffy contre les vampires a été d'une constance remarquable, tant pour ses dialogues hilarants que pour sa profondeur émotionnelle.

Que vous ne l'ayez jamais vue ou que vous en gardiez un lointain souvenir remontant à l'époque de la Trilogie du samedi, ses 144 épisodes pleins d'action et de bons mots ont de quoi vous occuper pendant un bon bout de temps. Les sept saisons sont disponibles sur Amazon Prime Video.

 

 

Fonctionne aussi: The 100 (Netflix).

Pour évacuer votre stress en pleurant: «Friday Night Lights»

Parfois, on se sent vachement mieux après avoir pleuré un bon coup. Si vous aussi, vous êtes client·e de la thérapie lacrymale, cette série culte créée par Peter Berg est faite pour vous.

On y suit l'équipe de football du lycée de Dillon, au Texas, menée par la figure paternelle suprême du monde des séries: le coach Eric Taylor. Incarné par Kyle Chandler, coach Taylor est l'adulte strict mais plein d'humanité qu'on a tou·tes envie d'avoir près de nous en cas de crise. Dans son équipe se succèdent une multitude de jeunes souvent désœuvrés qui se tournent vers le sport dans l'espoir d'y trouver une communauté, voire une famille.

Avec son style naturaliste, sa douce musique, son ambiance de petite ville texane et ses (très) nombreux moments d'émotion, Friday Night Lights est la série qui vous réchauffera le cœur en ces temps difficiles.

 

 

Fonctionne aussi: Parenthood (Amazon Prime Video).

Pour oublier qui vous êtes et où vous êtes pendant les trois prochaines semaines: «Battlestar Galactica»

Le meilleur moyen de s'occuper quand on s'ennuie est peut-être un bon gros binge. Et quoi de mieux pour oublier le monde qui vous entoure que de vous lancer dans le visionnage d'une série tellement addictive que Portlandia en a même fait un sketch?

Dans le long pilote de Battlestar Galactica, conçu par Ronald D. Moore en réponse au 11-Septembre et à la guerre en Irak, le monde s'effondre. Après une attaque de Cylons, cette espèce de robots qui peuvent se faire passer pour des êtres humains, les survivant·es se retrouvent tou·tes en exil à bord d'un vaisseau spatial, forcé·es de lutter et de s'organiser pour survivre. Ce qui s'ensuit est donc un croisement hautement bingeable entre série de science-fiction, thriller politique et traité philosophique sur la capacité de l'humanité à vivre ensemble. Vous êtes prévenu·e: une fois que vous commencez, vous ne pourrez plus vous arrêter. Les quatre saisons sont disponibles sur Apple.

 

 

Fonctionne aussi: Orphan Black (Netflix).

Pour vous souvenir que le monde a déjà connu d'autres crises: «Mad Men»

Mad Men est la parfaite œuvre à (re)voir en quarantaine. Ambiance feutrée, canapés moelleux et petits verres de whisky? Check. Nostalgie d'un temps où «tout était plus simple»? Check. Société en plein bouleversement? Check aussi.

Le chef-d'œuvre de Matthew Weiner raconte la transition entre les fifties et les sixties à travers le destin de plusieurs personnages travaillant dans une prestigieuse agence de pub à Manhattan. Il y a notamment Don Draper, chic représentant de l'ancien monde avec ses costumes tirés à quatre épingles, et Peggy Olson, nouvelle secrétaire ambitieuse qui deviendra une des premières femmes à s'imposer dans ce milieu masculin. Au fil des saisons, les personnages traversent les nombreux bouleversements de cette période charnière, de la crise des missiles de Cuba à l'assassinat de JFK, en passant par la guerre du Vietnam.

Mais la série est bien plus que son contexte historique; elle interroge surtout la capacité des femmes et des hommes à se réinventer et à apprendre de leurs erreurs. Les sept saisons sont disponibles sur Netflix.

 

 

Fonctionne aussi: The Americans (Canal+).

Pour une bonne dose de chill: «High Maintenance»

Imaginez: vous promener dans un parc en t-shirt, dévaler les rues de votre ville à vélo, boire un coup chez des gens et discuter sur leur canapé... Tout cela relève presque de l'utopie aujourd'hui, mais dans High Maintenance, c'est littéralement tout ce que le personnage principal passe son temps à faire.

«The Guy», jamais nommé, est un vendeur de weed affable et bienveillant, qui arpente les rues et les appartements de New York de cliente en client. Mais notre héros est bien plus qu'un simple dealer, qui prend souvent le temps d'écouter les confessions de sa clientèle, les conseiller ou leur offrir un peu de soutien moral. À travers la multitude de personnages croisés, High Maintenance livre un portrait plein de tolérance et d'empathie de la ville de New York et de ses habitant·es. Le genre de série qui redonne foi en l'humanité. Les quatre premières saisons sont sur OCS.

 

 

Fonctionne aussi: Easy (Netflix).

Pour flipper à propos d'autre chose que le coronavirus: «Servant»

Si vous êtes d'humeur pour un huis clos situé dans une maison bien plus spacieuse que la vôtre, Servant est la solution parfaite. La série créée par Tony Basgallop et en partie réalisée par M. Night Shyamalan suit un couple et la nouvelle babysitter qu'il vient d'embaucher... et on n'en dira pas plus, car un des grands plaisirs de la série est sa capacité à sans cesse nous surprendre et nous embrouiller.

Au programme: une atmosphère pesante, une réalisation superbe et une performance à couper le souffle de Lauren Ambrose (Six Feet Under). En plus, l'un des protagonistes étant chef culinaire, vous y trouverez aussi plein d'inspirations pour vos recettes de quarantaine.

 

 

Fonctionne aussi: American Horror Story (Netflix).

Si vous voulez une série qui va encore plus vite que notre situation actuelle: «The Magicians»

The Magicians a débuté assez modestement, comme l'adaptation d'un livre de Lev Grossman, racontant les aventures de plusieurs jeunes adultes inscrits dans une université pour magicien·nes. Mais au fil des épisodes, la série a pris son envol pour devenir une des créations les plus cinglées du moment, avec encore plus de rebondissements par minute que votre fil Twitter en période de coronavirus. Les dialogues regorgent de blagues méta, les différents univers explorés sont souvent absurdes, et les personnages terriblement attachants.

Après cinq saisons, on ne comprend plus très bien qui est mort combien de fois ou quel Dieu a été réincarné en poisson, et c'est tant mieux: The Magicians est un divertissement addictif qui nous force à débrancher notre cerveau et nous laisser porter par la vague. Les quatre premières saisons sont disponibles sur Amazon Prime Video.

 

 

Fonctionne aussi: The Good Place (Netflix).

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