Santé / Société

Pourquoi l'Italie est davantage touchée par le coronavirus?

La démographie italienne semble être l'une des raisons principales.

8 mars 2020, une femme est assise sur un banc | Miguel Medina / AFP
8 mars 2020, une femme est assise sur un banc | Miguel Medina / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Wired

La crise sanitaire est mondiale et le conseil de rester chez soi de mieux en mieux respecté, en particulier en Italie qui vient de mettre en place de nouvelles mesures pour durcir un peu plus le confinement.

Beaucoup de points restent incertains: combien de temps le virus survit-il sur les surfaces, dans l'air, est-il saisonnier, peut-on l'attraper plusieurs fois? Une chose, en revanche, semble devenir de plus en plus claire: il touche plus durement les personnes âgées alors que les enfants et les plus jeunes pourraient bien être porteurs asymptomatiques et contaminer leurs aîné·es.

Le nombre de morts en Italie augmente tous les jours de manière exponentielle au point que les personnels hospitaliers sont obligés de prioriser certain·es malades –celles et ceux avec le plus de chances de survie.

Selon un groupe de scientifiques de l'université d'Oxford, l'une des raisons expliquant que l'Italie souffre plus que d'autres pourrait être démographique. Le pays a la deuxième plus vieille population de la planète et ses jeunes ont tendance à se mêler plus souvent aux plus âgé·es. Pour les autrices et auteurs, ce type de recherches démographiques pourraient bien être primordiales pour en apprendre plus sur la transmission du virus au sein des communautés et familles.

Distanciation sociale indispensable

En Italie, 23% de la population a plus de 65 ans, aux États-Unis, c'est 16%, en France, 19%, Selon les scientifiques responsables de l'étude, cette démographie a plus à voir avec la baisse de la natalité italienne qu'avec une augmentation de l'espérance de vie.

De plus, les jeunes Italien·nes ont davantage tendance à interagir avec leurs aîné·es. Ils vivent plus souvent avec leurs parents ou leurs grands-parents en particulier dans des zones plus rurales et se rendent quotidiennement dans les grandes villes pour leur travail. Les données sur la composition des foyers italiens vont dans ce sens.

C'est peut-être ce trafic entre zones urbaines et zones rurales qui serait responsable de la circulation silencieuse du virus selon les scientifiques d'Oxford. Sans symptômes, il est évidemment impossible de savoir si l'on contamine sa famille.

Malgré le confinement strict, le virus continue de s'étendre. Pour les chercheurs et chercheuses, cela montre à quel point il est nécessaire d'insister sur le respect de la distanciation sociale en particulier avec ce type de démographie.

Pour l'équipe scientifique, la démographie de la Floride ressemble fortement à celle de l'Italie. De très nombreuses personnes viennent y passer leurs vieux jours entassés dans de nombreuses maisons de retraites où la distanciation sociale va certainement être complexe à appliquer. De plus, les spring-breakers venu·es en masse célébrer les vacances faisant coupure entre les deux semestres universitaires n'avaient pas vraiment l'air enclin à la distanciation sociale.

Une population âgée n'est pas systématiquement synonyme de désastre sanitaire. Au Japon, 28% de la population a plus de 65 ans mais les mesures de tests et de contrôle ont été appliquées de manière immédiate permettant ainsi de limiter rapidement la propagation du virus.

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