Société / Économie

Travailler cinq heures par jour peut augmenter la productivité

Plusieurs entreprises ont testé et approuvé cette formule.

La plupart des effectifs ne sont productifs que quatre ou cinq heures au cours de leur journée de travail. | Alex Kotliarskyi <a href="https://unsplash.com/photos/QBpZGqEMsKg">via Unsplash</a>
La plupart des effectifs ne sont productifs que quatre ou cinq heures au cours de leur journée de travail. | Alex Kotliarskyi via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian

Travailler moins pour produire autant, voire davantage, sera-t-il le nouveau credo des entreprises de demain? Plusieurs exemples vont en tout cas dans ce sens, à l'image de Blue Street Capital, une société californienne qui organise le financement de systèmes informatiques pour les entreprises, dont le PDG a décidé il y a trois ans de réduire la journée de travail à cinq heures.

Chez Blue Street Capital, les journées commencent désormais à 8 heures pour se terminer à 13 heures, et les salaires n'ont pas baissé pour autant. L'objectif principal fixé, en plus d'améliorer le bien-être des employé·es, était de multiplier le nombre d'appels passés par personne, et donc d'augmenter la probabilité de conclure une vente.

Bien que l'idée de raccourcir la journée de travail pour booster la productivité ait de quoi surprendre, les retombées économiques pour l'entreprise ont rapidement été bénéfiques, souligne le Guardian.

Après avoir réduit la durée de la semaine de travail de plus de 35%, le nombre d'appels par personne a effectivement doublé. Chaque année depuis trois ans, les revenus de Blue Street Capital ont progressé de 30%, et l'entreprise est passée de neuf à dix-sept salarié·es.

Lutte contre le surmenage

Une journée de travail de quatre à cinq heures par jour serait en phase avec le temps quotidien de productivité des individus, affirme le spécialiste des ressources humaines Brian Kropp au Wall Street Journal. C'est pourquoi «réduire le temps de travail n'affecte pas nécessairement la productivité de l'entreprise».

En revanche, la mesure favoriserait grandement le bien-être du personnel. Des journées allégées et plus de temps libre seraient un moyen parfait pour lutter contre le surmenage, totalement contre-productif pour les entreprises.

Les salarié·es épuisé·es sont davantage susceptibles de démissionner et moins impliqué·es. Selon le Guardian, le surmenage et l'épuisement professionnels coûteraient quelque 300 milliards de dollars par an à l'économie mondiale, principalement en arrêts maladie et en pertes de productivité.

En France, d'après une enquête de Cadremploi, un·e cadre sur deux aurait déjà connu un burn-out, notamment à cause de la pression et de la charge de travail trop importante.

La réduction du temps de travail pourrait répondre à ces problèmes, et de plus en plus d'entreprises semblent en prendre conscience, même les multinationales.

Pour preuve, Microsoft a publié en novembre 2019 les résultats d'une expérimentation menée sur l'un de ses sites japonais, où 2.300 salarié·es sont passé·es de cinq à quatre jours de travail par semaine, sans réduction de salaire. Cette baisse de 25% du temps de travail a fait bondir la productivité de 40%.

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