Santé / Monde

Un million de tonnes d'eau radioactive pourraient être libérées dans la mer à Fukushima

C'est l'option que le gouvernement japonais a pour l'instant choisie afin de se débarrasser des eaux contaminées de la centrale.

Près de 1.000 réservoirs contiennent de l'eau radioactive à  Fukushima. | Behrouz Mehri / AFP
Près de 1.000 réservoirs contiennent de l'eau radioactive à  Fukushima. | Behrouz Mehri / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Independent

Neuf ans après l'accident nucléaire de Fukushima, la menace d'une contamination radioactive est toujours bien présente. En cause, la gestion de l'énorme quantité d'eau contaminée stockée dans la centrale japonaise.

Depuis 2011, date de la catastrophe nucléaire, plus d'un million de tonnes d'eau contaminée se sont ainsi accumulées sur le site. Utilisée pour refroidir les cœurs des réacteurs, cette eau chargée d'éléments radioactifs est une épine dans le pied pour les autorités du pays.

Tokyo Electric Power Company (Tepco), la société nationalisée qui exploite la centrale, se heurte à deux problèmes de taille: d'un côté, elle ne disposera plus de place pour stocker l'eau d'ici 2022, rapporte The Independent; de l'autre, il lui est aujourd'hui impossible d'éliminer toutes les particules radioactives qu'elle contient.

Pour éviter un accident sur les près de 1.000 réservoirs contenant ce liquide, le gouvernement veut agir vite. Pour l'instant, la solution retenue serait de rejeter ces eaux dans la mer, selon des plans provisoirement acceptés par l'exécutif.

Tritium

Depuis des années, Tepco essaye de traiter ce liquide qui contient près de soixante-deux composants radioactifs, afin de le rendre inoffensif pour l'être humain. L'un des composants, le tritium, serait pourtant toujours bel et bien présent dans ces eaux. Cet isotope de l'hydrogène est plus difficile à séparer de l'eau que les autres éléments radioactifs traités par la centrale.

Alors que plusieurs options ont été étudiées par le gouvernement –comme de laisser l'eau s'évaporer– des expert·es travaillant pour le ministère japonais de l'Économie ont conclu que laisser couler l'eau dans l'océan était le meilleur des choix. Concernant le tritium spécifiquement, les centrales nucléaires du monde entier en rejettent déjà dans la mer.

Cette solution, moins onéreuse et plus rapide que les autres étudiées, est également appuyée par l'agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Cette dernière a calculé que l'opération s'étalerait sur sept ans et quatre mois, précise France Info. Toute autre technique durerait entre huit et treize ans, pour un coût dix à cent fois supérieur.

Risques

Pourtant, selon l'Agence de sûreté nucléaire (ASN), le tritium comporte des risques pour la santé. Il serait cancérigène et mutagène pour l'être humain dans le cas d'une exposition à de très fortes doses.

Par ailleurs, l'eau traitée serait beaucoup plus radioactive qu'annoncé, rapporte Le Parisien. Fin 2019, le ministre de l'Économie a reconnu que les trois quarts de l'eau stockée sur le site contenaient encore des matières radioactives à des niveaux qui ne sont pas sûrs pour la santé.

En cas de libération des eaux contaminées dans la mer, les premiers touchés seront sans aucun doute les pêcheurs et les pêcheuses, qui craignent les effets sur leur santé et la répercussion sur leur commerce.

Cette décision ne devrait toutefois pas intervenir avant le début des Jeux olympiques, qui se tiendront cet été sur l'île.

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