Boire & manger

Douze restaurants parisiens de 20 à 35 euros au déjeuner

Une sélection de tables de bon rapport prix-plaisir.

À la Cucina Mutualité, les paccheri à la joue de bœuf fondante. | Aurélie Miquel
À la Cucina Mutualité, les paccheri à la joue de bœuf fondante. | Aurélie Miquel

Temps de lecture: 8 minutes

Anicia

Enfant du Puy-en-Velay, passé par de grandes brigades, François Gagnaire défend ici son pays, l'Auvergne, à travers des plats-vérité comme le caviar du Velay® de lentilles, le velouté de panais, les poissons fumés et marinés, la pastorale de légumes, les Saint-Jacques et noix de ris de veau, les encornets farcis aux escargots, le lièvre à la royale... Tout cela est mitonné avec amour et servi dans une salle de bistrot nature remplie de vrais gourmets.

Chez Anicia, encornets farcis aux escargots d'Issy en persillade, bettes et pleurotes. | Anicia Bistrot

Pas de nappe, mais d'exquis fromages locaux et la tarte fine au chocolat Weiss et glace café. Une adresse proche de la perfection, le chef jamais absent, chaleureux et modeste. On peut s'abonner.

Chez Anicia, la pastorale de légumes, fruits et champignons du moment. | Anicia Bistrot

97, rue du Cherche-Midi 75006 Paris. Tél.: 01 43 35 41 50. Menu du marché au déjeuner à 26 ou 35 euros. Dîner Inspiration Gourmande superbe. Fermé dimanche et lundi.

Au Petit Tonneau

Un bistrot bien fréquenté proche des Invalides animé en cuisine par Vincent Neveu, venu du Bristol d'Éric Fréchon, grand formateur de chefs. Des plats de la tradition française comme les œufs en meurette mouillés d'une sauce délicate, la poêlée de champignons, le fond d'artichaut et pleurotes, la pêche du jour (selon la marée), la blanquette de veau à l'ancienne, la tarte Tartin et sa crème de Normandie.

Au Petit Tonneau, le fond d'artichaut et pleurotes. | Au petit tonneau

Vous êtes reçu et bichonné par Arlette qui connaît son petit monde et saura vous aiguiller vers les plats du moment. De grands cuisiniers viennent chez elle se régaler de préparations du répertoire français sorti du Gringoire et Saulnier, la bible des pros des casseroles.

Au Petit Tonneau, la blanquette de veau. | Au petit tonneau

 

20, rue Surcouf 75007 Paris. Tél.: 01 47 05 09 01. Menu au déjeuner à 25 ou 30 euros, plat du jour à 16 euros. Fermé lundi soir.

Baieta

La Niçoise Julia Sedefdjian, ancienne des Fables de La Fontaine, s'est fait connaître grâce à la délicate pissaladière et la «Bouillabaieta», généreuse soupe de poissons au bouillon corsé de pastis qu'il faut choisir, la rouille et les croûtons en accompagnement –une rareté à Paris.

Au restaurant Baieta, la Bouillabaieta de Julia Sedefdjian. | Pierre Lucet Penato

La vestale des fourneaux a élargi sa carte d'un magret de canard rôti, d'une poitrine de cochon caramélisée, d'une langue de bœuf en carpaccio, poutargue, câpres et d'une anchoïade –une belle assiette pour débuter. Au dessert, le biscuit Joconde au cacao, glace café. Étoilée Michelin méritée en 2019.

 

5, rue de Pontoise 75005 Paris. Tél.: 01 42 02 59 19. Menu au déjeuner à 29 ou 45 euros. Fermé dimanche et lundi.

Atelier Maître Albert

À deux pas de Notre-Dame et des quais, cette rôtisserie logée sous des voûtes anciennes a été conçue par Guy Savoy et décorée par Jean-Michel Wilmotte de façon contemporaine, sans excès –très belle cheminée et ambiance élégante le soir.

À l'Atelier Maître Albert, la rôtisserie. | Atelier Maître Albert

À côté des volailles passées sous la flamme, les poissons (Saint-Pierre) sont aussi caressés par la chaleur, ce qui est inhabituel dans le Paris des bonnes tables. On partage ces mets de saison escortés de gratin dauphinois ou d'une purée onctueuse –les Saint-Jacques snackées et l'ardoise charcutière en ouverture.

Voilà un Atelier gourmand bien tenu, conseillé pour un dîner classique au cadre original. Terrine de pamplemousse sauce au thé, un beau dessert de Savoy qui était servi dans l'ex-trois étoiles de la rue Troyon. Prix décents, service de bonne maison.

 

1, rue Maître Albert 75005 Paris. Tél.: 01 56 81 30 01. Menu au déjeuner à 29 ou 37 euros. Carte de 49 à 74 euros. Fermé samedi et dimanche au déjeuner. Voiturier.

Cucina Mutualité

Au rez-de-chaussée du fameux Palais des Congrès, Alain Ducasse a imaginé une trattoria chaleureuse construite autour du comptoir à vins où l'on peut prendre un repas. C'est de la cucina de la mamma à peine modernisée: la pizzetta Margherita, le vitello tonnato, la mozzarella et artichauts, la cocotte de seiche aux blettes, les linguine alle vongole, l'escalope milanaise géante, les paccheri à la joue de bœuf fondante, le tiramisu et la glace au chocolat sans sucre –pas de fanfreluches ni de préparations fun ou fusion. Tant mieux.

À la Cucina Mutualité, la pizzetta. | Aurélie Miquel

Le chef Matteo Lorenzini, venu du Louis XV à Monaco, concocte aussi le carpaccio de daurade et agrumes, la pintade à la tomate et lard paysan. Dépaysement modéré et longue carte des vins régionaux –les blancs en progrès.

Au dessert, le citron givré avec la peau. Additions humaines.

 

Maison de la Mutualité, 20, rue Saint Victor 75005 Paris. Tél.: 01 44 31 54 54. Menu au déjeuner à 24 euros. Carte de 30 à 50 euros. Pas de fermeture.

Bouillon Pigalle

Dans la longue tradition des bouillons populaires (les premiers restaurants de Paris en 1790), les frères Moussié ont fait de cette ancienne brasserie d'angle un restaurant très couru qui vaut le détour. On fait la queue (quinze minutes) aux deux services pour le formidable rapport qualité-prix et la richesse de la carte de vingt plats au moins dont le fameux œuf mayo irrésistible (1,90 euro), les poireaux vinaigrette noisette, la soupe à l'oignon, les harengs pommes à l'huile, le boudin basque purée, la rare bouchée à la reine bien dressée, le bœuf bourguignon, la brandade de morue, le poulet fermier rôti, la tête de veau sauce gribiche, les profiteroles, la crème au chocolat –des nourritures d'hier pour des palais d'aujourd'hui.

Au Bouillon Pigalle, le navarin d'agneau. | Benoît Linero

On reste sidéré par la qualité, l'abondance des assiettes, la rapidité du service, les Côtes du Rhône en carafe (5 euros) et l'amabilité des serveuses et serveurs. Un vrai succès, un plébiscite à saluer.

Au Bouillon Pigalle, l'os à moelle. | Benoît Linero

 

22, boulevard de Clichy 75018 Paris. Tél.: 01 42 59 69 31. Pas de réservation. Jusqu'à minuit tous les jours.

Coq Rico

L'ex-trois étoiles alsacien Antoine Westermann, un génie du pâté en croûte, a inventé à Montmartre ce «bistrot des belles volailles de basse-cour» où son chef Anthony Clemot veille à la cuisson (rôtisserie au bar) des canetons, pigeons, poulets fermiers, pintades d'origine (Challans, Dombes, Bresse) escortées de frites croquantes –un rêve gourmand pour tous les mangeurs et toutes les mangeuses.

Au Coq Rico, les filets de cannette des Dombes laquées au miel, caviar d'aubergine et sauce au vin. | Le Coq Rico

Voilà sûrement un des meilleurs restaurants de Paris. L'œuf poché en croûte de parmesan, le foie gras d'oie, les terrines, la soupe de volaille, les salades, et le parfait coq au vin aux tagliatelles, l'un des plats du jour parfait servi le mardi et qui enchante les fidèles au déjeuner, et aussi au dîner. On termine par la meringue française, le sorbet aux fruits rouges et la glace à la vanille. Toutes ces préparations bourgeoises sont rassemblées dans la carte où l'on ne sait trop quoi choisir tellement les spécialités hantent le cerveau des client·es.

De l'espace, de l'ambiance le soir, des tablées de travaillé·es du palais qui boivent du Mâcon blanc, du Bordeaux rouge vieilles vignes. Des fromages de producteurs et des prix d'hier –avant l'inflation des additions. Allez-y!

 

98 rue Lepic 75018 Paris. Tél.: 01 42 59 82 89. Plat du jour à 18 euros sauf samedi et dimanche. Carte de 55 à 80 euros. Pas de fermeture.

Tomy & Co

Tomy Gousset est l'un des nouveaux chefs dont on parle, il est à la tête de trois restaurants dans Paris dont celui-ci bien situé dans cette rue du VIIe arrondissement riche de bons plans gourmands: Thoumieux, Le Violon d'Ingres, Petrossian, Les Climats et David Toutain, le meilleur de tous, deux étoiles Michelin.

Chez Tomy & Co, l'œuf mollet, caviar d'Aquitaine et crème de chou-fleur. | Tomy & Co

Passé par Taillevent, Le Meurice et Daniel Boulud à New York, Tomy Gousset a travaillé cet hiver le caviar d'Aquitaine à travers trois recettes: les Saint-Jacques en carpaccio, caviar, crème crue et riz soufflé, l'œuf mollet, caviar, crème de chou-fleur et la burrata, salade d'endives et caviar à des prix doux (de 19 à 35 euros).

Le chef très doué et inventif est l'as des mariages savants: le suprême de volaille au maïs, champignons et graines de courge, les gnocchis à la truffe noire, châtaignes et pecorino, les Saint-Jacques, panisse frite et aïoli, la pomme et glace à l'aneth, espuma d'amandes. Un futur grand des casseroles.

Chez Tomy & Co, les Saint-Jacques, panisse frite et aïoli. | Tomy & Co

 

22, rue Surcouf 75007 Paris. Tél.: 01 45 51 46 93. Plat à 29 euros. Carte de 58 à 75 euros. Fermé samedi et dimanche.

Prunier

Ce grand restaurant Art Déco aux intérieurs classés (1920) a été réanimé par Caviar House à la mort de Pierre Bergé qui s'était toqué de ce temple du caviar Prunier, des poissons pêchés et des recettes fameuses aux œufs d'esturgeon.

Chez Prunier, la bouillabaisse d'esturgeon, écrevisses et caviar Tradition. | Prunier

L'œuf au caviar Christian Dior, les tagliatelles au caviar (40 grammes) et aujourd'hui, voici les baguettes au beurre et caviar, quatre préparations et plus à des prix remarquables (15 euros). Il y a là une tentative louable de démocratiser le caviar et de l'offrir toute l'année dans des préparations simplissimes, le sandwich par exemple. Saumon Balik exceptionnel à ne pas manquer. Pour l'heure, ce Prunier new look a trouvé son public.

Chez Prunier, tartare de bœuf et caviar Tradition. | Prunier

 

16, avenue Victor Hugo 75016 Paris. Tél.: 01 44 17 35 85. Choix de quatre baguettes au caviar, 15 euros pièce. Carte de 65 à 80 euros. Fermé samedi midi et dimanche.

Rural by Marc Veyrat

Au rez-de-chaussée du Palais des Congrès, le grand cuisinier savoyard a installé une taverne montagnarde en bois où des cuisiniers de sa brigade offrent des plats de là-bas: le velouté de potiron aux châtaignes, la planche de charcuteries, l'œuf parfait bio et chantilly, les lasagnes au basilic, le pavé de truite, le bar et sa purée de rattes, le gâteau de Savoie et une tarte délicieuse à la praline. Addition cadeau pour tous.

Au Rural by Marc Veyrat, le velouté de potiron aux châtaignes, tartines de reblochon. | Olivia Goldman

2, place de la Porte Maillot 75017 Paris. Tél.: 01 72 69 03 03. Formules à 29,80 et 37,50 euros. Carte de 30 à 55 euros. Pas de fermeture.

Aux Lyonnais

Ce bouchon authentique (1890), tout près de l'Opéra Comique, restitue les spécialités lyonnaises de toujours: le burger de saucisson brioché, la salade des gones, les ravioles de la Mère Maury et pour suivre les coquilles Saint-Jacques à la grenobloise, la pintade fermière à la crème de Bresse, les quenelles à la lyonnaise, le pavé de bœuf aux poivres, gratin dauphinois, les clapotons (salade lyonnaise aux pieds de mouton et vinaigrette), la tarte et île flottante aux pralines roses, la marjolaine au chocolat de la Manufacture Ducasse, le tout arrosé de Saint-Amour ou de Givry Premier Cru.

Aux Lyonnais, le burger de saucisson brioché. | Pierre Monetta

Le chef napolitain Yann Mastantuono, passé par le Champeaux d'Alain Ducasse au Jardin des Halles, a été promu par le trois étoiles du Plaza Athénée: il cuisine comme à Lyon, c'est la vérité de la tradition. Un must à Paris.

Aux Lyonnais, les clapotons aux pieds de mouton. | Pierre Monetta

 

32, rue Saint-Marc 75002 Paris. Tél.: 01 42 96 65 04. Menu au déjeuner à partir de 24 euros. Fermé samedi et dimanche.

L'Auberge Flora

Élève d'Alain Passard, rôtisseur à ses débuts, Flora Mikula a lancé cette table bistrotière dont la carte généreuse combine des croque-sandwiches, des tapas, des plats du jour, des œufs cocotte, une pizzetta, des poissons de saison, un exquis Parmentier de volaille et des pots de crème au thym.

À l'Auberge de Flora, l'arbre à tapas. | Gourmets & Co

Disons-le, Flora est une excellente cuisinière d'esprit provençal. Délicieuse huile d'olive et gnocchis fondants. Tout le quartier de la République fait le siège de cette auberge vivante, gaie, envahie l'été: la bonne adresse de l'arrondissement dont la variété des nourritures laisse pantois. Cuisiner, c'est donner de l'amour.

 

44, boulevard Richard Lenoir 75011 Paris. Tél.: 01 47 00 52 77. Au déjeuner, formule à 19 euros ou 23 euros. Plat du jour à 15 euros. Pas de fermeture. Chambres à partir de 94 euros.

 

À lire: Le Guide Lebey 2020, 830 adresses à Paris et la banlieue. Excellente sélection de restaurants et commentaires judicieux, 700 pages, 19,90 euros.

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