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À Détroit, des parents font un procès au prêtre qui a condamné le suicide de leur fils

Pendant l'enterrement, l'homme d'Église avait dit que le suicide du jeune homme était contraire à Dieu.

Une église dans le Michigan. | Jewel Samad / AFP
Une église dans le Michigan. | Jewel Samad / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Washington Post

Avant l'enterrement de leur fils dans le Michigan aux États-Unis, Jeffrey et Linda Hulligarger avaient demandé au prêtre qui officierait de célébrer la vie du jeune homme. Ils voulaient aussi que la messe évoque l'importance du respect des autres car leur fils de 18 ans avait fait l'objet de harcèlement à l'école. Pourtant, le jour des funérailles, le prêtre de leur paroisse, Don LaCuesta, a critiqué le suicide du jeune homme à plusieurs reprises.

«Je crois qu'il ne faut pas dire que ce qui est mal est bien, que ce qui est mauvais est légitime. Parce que nous sommes chrétiens, nous devons dire ce que nous savons être la vérité –que mettre fin à ses jours est contre Dieu, qui nous a créés, et contre tous ceux qui nous aiment», a déclaré le prêtre lors de la messe d'enterrement. Les parents ont été choqués par ce discours, d'autant plus que toutes les personnes présentes n'étaient pas au courant du suicide. «Il a condamné mon fils, et l'a quasiment traité de pécheur. Il s'est demandé si mon fils s'était assez repenti pour aller au paradis», se rappelle le père de Maison, le jeune homme décédé.

Préjudice psychique

Près d'un an plus tard, les parents ont décidé de porté plainte contre le prêtre et contre le diocèse de Detroit pour préjudice psychique. D'autres personnes avaient déjà eu des expériences similaires avec ce prêtre et avaient dénoncé son manque de compassion. Avant d'entamer la procédure judiciaire, Linda et Jeff Hullibarger avaient rencontré l'archevêque de Detroit et demandé que le prêtre soit suspendu, mais ils n'avaient pas obtenu gain de cause.

L'archevêché de Detroit a depuis présenté des excuses à la famille et déclaré que le révérend Don LaCuesta n'officierait plus aux enterrements. «Il a accepté de se faire aider afin de devenir plus efficace dans les situations difficiles», a précisé l'archevêché.

Comme le rappelle une représentante de l'alliance pour la prévention du suicide, de nombreux membres du clergé ne reçoivent pas de formation qui leur permettrait d'aider les proches de victimes de suicides et ont souvent tendance à condamner le suicide comme un péché.

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