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Trump va limiter l'utilisation de la science au ministère de l'environnement

De nouvelles règles empêcheront certaines recherches scientifiques d'être utilisées pour guider la législation anti-pollution.

Centrale à charbon en Utah. | George Frey / Getty Images North America / AFP
Centrale à charbon en Utah. | George Frey / Getty Images North America / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The New York Times

L'administration Trump prépare de nouvelles règles qui limiteront l'influence de la science dans la politique de santé publique. Suivant ces mesures, les scientifiques devront partager toutes leurs données, y compris les dossiers médicaux confidentiels utilisés dans leurs recherches. S'ils ne révèlent pas ces informations, le ministère de l'environnement, qui est dirigé par un ancien lobbyiste du charbon, ne pourra pas mobiliser ces recherches pour proposer des lois de régulation des émissions industrielles.

Comme l'explique le New York Times, la mesure compliquerait la mise en place des régulations sur la qualité de l'air et de l'eau car de nombreuses études sur l'impact de la pollution se servent des informations médicales de personnes qui ont signé des accords de confidentialité. De plus, puisque la règle proposée est rétroactive, des régulations anti-pollution pourraient être annulées si elles reposent sur des travaux qui utilisent des données médicales confidentielles.

Nombre de scientifiques et d'expert·es en santé publique ont vivement critiqué ce tournant.

«Cette proposition n'a rien à voir avec la science. Ils veulent que ce soient les politiques, pas les scientifiques, qui évaluent les dangers pour la santé publique, a dénoncé Michael Halpern de l'Union of Concerned Scientists. Cet exercice a pour but d'exclure certaines études qui démontrent que la polution rend les gens malades.»

En effet, une des études principales sur le lien entre pollution de l'air et mort prématurée, publiée en 1993, ne pourrait plus être utilisée pour guider la législation américaine car les chercheurs avaient fait signer des accords de confidentialité afin de suivre les trajectoires médicales de 22.000 personnes dans six villes. Cette recherche avait influencé la règlementation du gouvernement sur la pollution et permis de sauver de nombreuses vies.

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