Société / Monde

L'avenir des villes est sous nos pieds

La crise climatique va rendre des villes entières inhabitables, il est temps de descendre sous terre.

Après avoir construit des immeubles toujours plus hauts, le temps semble venu de creuser toujours plus profond. | Fred Rivett <a href="https://unsplash.com/photos/1x7MCSx1YX4">via Unsplash</a>
Après avoir construit des immeubles toujours plus hauts, le temps semble venu de creuser toujours plus profond. | Fred Rivett via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Wired

Partir sur Mars ne constitue pas encore une solution viable pour survivre lorsque les conditions climatiques nous empêcheront de rester sereinement sur Terre. En revanche, habiter sous terre n'appartiendra bientôt plus au registre de la science-fiction. L'idée n'est ni moderne, ni révolutionnaire. Mais elle répondrait aux problèmes que posent les changements climatiques en matière d'urbanisme résilient et d'adaptation de nos modes de vie.

En 1800 avant J.-C., les Cappadocien·nes vivaient dans un environnement si hostile que la seule solution était de creuser une ville entière sous terre. Jusqu'à 20.000 personnes ont pu profiter de la sécurité que procurait la ville souterraine de Derinkuyu, située dans l'actuelle Turquie. Aujourd'hui encore, environ 10.000 habitant·es vivent dans cet espace où se trouvent également des écoles, des commerces et des lieux de culte.

Helsinki, en Finlande, a elle aussi décidé d'investir son sous-sol après l'adoption en 2010 d'un plan d'aménagement souterrain. Achevé en 2019, ce nouvel aménagement a permis la création d'espaces publics et privés dédiés aux loisirs, à l'administration ou à la protection civile et la défense du territoire.

«Helsinki repose sur le socle rocheux, de bonnes fondations et un sol très stable», explique Asmo Jaaski, partenaire du bureau d'architectes JKMM d'Helsinki. «La ville est surpeuplée et nous avons des hivers longs, sombres et froids. Le sous-sol offre plus d'espace et nous relie ensemble loin des intempéries.» Le gain d'espace permet en outre de mieux profiter de la surface de la terre qui ne doit plus nécessairement être organisée selon de nombreuses contraintes.

Adapter les villes aux changements climatiques

Si on considère que dans trente ans, 60% de la population vivra en ville, l'exemple d'Helsinki est peut-être bon à suivre. Bien que les gratte-ciels continuent de dépasser les limites de la physique et de l'architecture, cette architecture ne semble pas viable à long terme, surtout face à des tornades ou des tremblements de terre.

Dans cette optique, plusieurs métropoles ont adopté différentes mesures. Paris a lancé en 2017 la deuxième édition de «Réinventer Paris» qui propose à des cabinets d'architectes d'imaginer de nouveaux usages pour les sous-sols inexploités de la ville. Mexico, de son côté, nourrit le rêve de construire une pyramide inversée baptisée «Earthscrapper».

De l'autre côté du globe, Singapour mise aussi sur la construction souterraine pour répondre à plusieurs défis: la densité urbaine croissante, la vulnérabilité face aux aléas climatiques et le menace que fait peser sur l'île une attaque chinoise.

Outre les difficultés techniques et financières de tels aménagements, il restera encore à convaincre les populations de passer plus de temps sous terre. Et quand on voit la mine de celles et ceux qui empruntent le métro quotidiennement, ce n'est pas gagné.

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