Société

Ne confondez pas solitude et temps passé avec vous-même

S'isoler fait partie de nos besoins physiques et mentaux.

Lire, bricoler, manger, s'asseoir sur un ballon pour contempler les vagues sont autant d'activités qui peuvent se faire seul·e et avoir des effets positifs sur la santé. | Vanessa Bumbeers <a href="https://unsplash.com/photos/ympe58UPxnU">via Unsplash</a>
Lire, bricoler, manger, s'asseoir sur un ballon pour contempler les vagues sont autant d'activités qui peuvent se faire seul·e et avoir des effets positifs sur la santé. | Vanessa Bumbeers via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The New York Times

Si la solitude peut être douloureuse, voire même causer des dommages à votre santé physique et mentale, passer du temps seul·e avec soi-même n'a pas que des inconvénients.

«Ce n'est pas que la solitude soit toujours bonne, mais elle peut être bonne», affirme Thuy-vy Thi Nguyen, professeure assistante au département de psychologie de l'Université de Durham, qui étudie la solitude. À condition de ne pas automatiquement penser que passer du temps seul·e est un calvaire, comme c'est souvent le cas dans les sociétés occidentales.

Arguant que la solitude nous aide à réguler nos émotions et peut avoir un effet calmant qui nous prépare à mieux nous engager avec autrui, Thuy-vy Thi Nguyen et ses collègues assurent que «la solitude ne nuit pas vraiment à la vie sociale».

Tout dépend surtout du fait de pouvoir choisir de passer du temps seul·e. Et lorsque la société véhicule l'idée selon laquelle il n'y a rien de plus déplaisant que la solitude, difficile de choisir sereinement d'aller au cinéma seul·e ou de ne pas retrouver ses ami·es un samedi soir. Pourtant, mieux identifier les moments où nous avons besoin de solitude pour nous ressourcer et réfléchir peut nous aider à mieux gérer les émotions négatives, comme le stress et l'épuisement professionnel, estime la psychothérapeute Emily Roberts.

Savoir être seul·e

Mais encore faut-il en être capable. «Historiquement, la solitude a toujours été très mal perçue», parfois parce qu'elle est associée à une forme de punition, rappelle Robert Coplan, professeur de psychologie à l'Université Carleton.

L'expérience de la solitude peut être synonyme de souffrance: une recherche montre que des personnes apprécient moins certaines activités lorsqu'elles les font seules, surtout parce qu'elles craignent d'être jugées.

Se retrouver seul·e avec ses pensées et n'entendre que son monologue intérieur peut être intimidant, voire parfois ennuyeux (tout dépend de la qualité de vos pensées). «Lorsque nous sommes seul·es, ce qui nous met mal à l'aise, c'est le manque de stimuli, car nous ne pouvons pas compter sur d'autres personnes pour façonner notre expérience», confirme Thuy-vy Thi Nguyen.

S'isoler fait partie des besoins physiques et mentaux des individus, même si ces derniers peuvent confondre le désir de solitude avec de l'angoisse, du stress et de l'épuisement. Il est important de parvenir à détecter les signaux qui nous préviennent que nous avons simplement besoin de nous éloigner d'autrui. En résistant à la pression sociale qui nous enjoint d'être toujours entouré·e, «faire le choix d'être seul·e peut vous aider à développer qui vous êtes, votre sens de vous-même et ce qui vous intéresse vraiment», ajoute Angela Grice, une orthophoniste qui a mené des recherches en neurosciences à l'Université Howard et au Neurocognition of Language Lab à l'Université Columbia.

En revanche, ne vous leurrez pas, scroller sur Instagram ne fait pas partie des activités solitaires qui vous aideront à mieux vous reconnecter avec vous-même.

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