Sous pression, la Maison-Blanche a accepté de diffuser un résumé de la conversation téléphonique entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, le président d'Ukraine. Un jour avant la publication de cette transcription, les Démocrates ont lancé une procédure de destitution («impeachment») contre Trump.
Au téléphone, le président américain a demandé à son homologue ukrainien d'enquêter sur Joe Biden, son principal rival pour la présidentielle de 2020. Trump ne fait pas ouvertement pression sur Zelensky, mais avant l'appel téléphonique, il avait procédé au gel de plusieurs centaines de millions de dollars d'aide militaire destinée à l'Ukraine.
Pour Adam Schiff, le Démocrate à la tête du comité de la Chambre des représentants sur le renseignement, ce modus operandi est digne de la mafia. Il a ainsi résumé la situation:
«La transcription de l'appel est comme une extorsion mafieuse classique: “Nous faisons beaucoup pour l'Ukraine, mais ce n'est pas tout à fait réciproque. J'ai une faveur à vous demander. Enquêtez sur mon adversaire politique. Mon équipe sera en contact avec vous”...»
Flatteries
Lors d'une conférence de presse, Schiff a poursuivi la comparaison:
«Pendant cet appel, il y avait un seul message envoyé au président d'Ukraine: “Voilà ce dont j'ai besoin, je sais ce dont tu as besoin.” Comme n'importe quel parrain de la mafia, le président n'a pas précisé: “C'est un beau pays que vous avez là, ça serait dommage qu'il lui arrive quelque chose.”»
Pendant la conversation, Zelensky semble très soucieux de flatter l'ego du président américain. Il souligne à plusieurs reprises que Trump a été un «modèle» pour eux. «Nous avons pris vos techniques et votre savoir comme exemples lors de nos élections», a-t-il dit.
Il a aussi rappelé qu'il était un fidèle client de la marque Trump: «La dernière fois que je suis allé aux États-Unis, j'ai logé à l'hôtel Trump Tower de New York près de Central Park.»
Peu après la publication de la discussion, un conseiller du président ukrainien a confirmé que Trump n'avait accepté de parler à Zelensky que parce qu'il savait que le cas de Joe Biden allait être abordé.