Boire & manger / Économie

Un «happy hour» dans un supermarché pour réduire le gaspillage alimentaire

En Finlande, les aliments qui approchent de leur date d'expiration deviennent une bonne affaire.

Environ 1,3 milliard de tonnes d'aliments emballés sont perdus ou jetés. | fikrirasyid <a href="https://unsplash.com/photos/GFKPATimbvM">via Unsplash</a>
Environ 1,3 milliard de tonnes d'aliments emballés sont perdus ou jetés. | fikrirasyid via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The New York Times

La clientèle du S-market ne vient pas profiter de l'«happy hour» du supermarché pour y boire un verre ou y passer du bon temps. Elle s’y rend pour profiter des rabais pratiqués sur les tranches de porc ou de poulet qui sont à quelques heures de leur date limite d’expiration. Dans les 900 magasins disséminés en Finlande, des aliments en passe de devenir invendables s'écoulent déjà à prix réduits de 30%. Une ristourne qui atteint 60% à partir de 21 heures.

Le concept s'inspire d’une campagne finlandaise de deux ans destinée à lutter contre la gabegie alimentaire. Les personnes qui dirigent l'entreprise ont choisi le terme «happy hour» dans l’espoir d'attirer la clientèle.

Méfaits du méthane

Ce gaspillage participe de la catastrophe environnementale mondiale. Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), environ 1,3 milliard de tonnes d'aliments emballés chaque année sont perdus ou jetés, ce qui représente une valeur de près de 680 milliards de dollars (un peu plus de 616 milliards d'euros). Selon un rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (ICPP), ce type de gâchis pollue. Les décharges de nourriture périmée émettent du méthane, un gaz vingt-cinq fois plus nocif que le dioxyde de carbone.

Les commerçant·es sont obsédé·es par l'idée de vendre autant que possible. Les persuader de promouvoir et de tirer profit du sauvetage alimentaire ne va pas de soi. «Les consommateurs paient pour la nourriture. Qui veut y mettre un frein?, a déclaré au New York Times Toine Timmermans, directrice de la fondation United Against Food Waste, une organisation à but non lucratif basée aux Pays-Bas. Qui profite de la réduction du gaspillage alimentaire?»

Des applications à la rescousse

Too Good to Go est l’une des applications les plus populaires pour éviter de jeter de la nourriture. Elle relie les points de vente aux personnes qui souhaitent acheter des denrées avant qu'elle finissent à la poubelle. Basée à Copenhague, la société peut se targuer d'être utilisée par 13 millions de personnes. Elle a signé des contrats dans onze pays avec 25.000 restaurants et boulangeries, qui écoulent leurs articles au tiers du prix affiché et reversent un petit pourcentage à l'application.

D'autres commerces en Europe ont pris des mesures similaires: REMA 1000, la plus grande chaîne de supermarchés au Danemark, a cessé de faire des remises en magasin pour décourager la clientèle d'acheter plus que nécessaire.

Les responsables de S-market en Finlande ont déclaré ne pas faire de bénéfices avec leur «happy hour». Mika Lyytikainen, vice-présidente de l'entreprise, a expliqué que le programme réduisait simplement ses pertes. «Lorsque nous vendons à 60% de réduction, nous ne gagnons pas d'argent, mais nous gagnons plus que si la nourriture était donnée à une organisation caritative.»

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