Société

La grossesse effraie encore certains recruteurs

Au Royaume-Uni, un employeur sur huit indique qu'il «hésiterait» à embaucher une femme qu'il pense susceptible d'avoir des enfants.

Les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes en Grande-Bretagne sont passés de 9,1% en 2017 à 8,6% en 2018. | Pexels <a href="http://pixabay.com/fr/photos/femme-b%C3%A9b%C3%A9-m%C3%A8re-enceintes-dame-1284353/">via </a><a href="https://pixabay.com/fr/photos/femme-b%C3%A9b%C3%A9-m%C3%A8re-enceintes-dame-1284353/">Pixabay</a>
Les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes en Grande-Bretagne sont passés de 9,1% en 2017 à 8,6% en 2018. | Pexels via Pixabay

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Independent

Selon un sondage réalisé par YouGov en partenariat avec l'organisation Young Women's Trust auprès de 800 responsables des ressources humaines, 12% ont avoué avoir des réticences à l'idée d'embaucher des femmes susceptibles d'avoir des enfants. Une décision qui, si elle était appliquée, tomberait sous le coup de l'illégalité.

Au Royaume-Uni, la loi de 2010 sur l'égalité énonce explicitement qu'il est interdit de traiter toute personne de manière injuste ou de la défavoriser par rapport à une autre en raison d'une «caractéristique personnelle», lesquelles incluent la maternité et la grossesse.

En France, la loi va dans le même sens. La discrimination à l'embauche et à la rémunération est interdite. L'article L1142-1 du code du travail précise que «nul ne peut refuser d'embaucher une personne [...] en considération du sexe, de la situation de famille ou de la grossesse» et qu'il est intedit de «prendre en considération du sexe ou de la grossesse toute mesure, notamment en matière de rémunération, de formation, d'affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle ou de mutation». De tels actes sont d'ailleurs punis d'un an d'emprisonnement et d'une amende de 3.750 euros, selon l'article L1146-1 du code du travail.

Une mentalité qui change lentement

Des discriminations ont encore cours «dans de nombreux lieux de travail, qui négligent injustement les femmes lorsqu'il s'agit de recrutement et de promotion et qui enfreignent la loi», insiste Joe Levenson du Young Women's Trust.

Cette étude montre aussi une certaine amélioration par rapport aux années précédentes. Si, en 2019, les responsables masculins sont 14% à hésiter à embaucher des femmes voulant avoir des enfants, ils étaient 16% en 2018 et 18% en 2017.

Joe Leveson a expliqué à The Independent avoir «mené cette enquête car de nombreuses jeunes femmes nous ont affirmé qu'au cours d'entretiens on leur demandait si elles avaient des enfants et si elles étaient capables de s'en occuper en plus de leur travail».

Alors que les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes sont passés de 9,1% en 2017 à 8,6% en 2018, le niveau le plus bas jamais atteint, selon l’enquête annuelle de l’Office for National Statistics, ce nouveau rapport montre qu'il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour instaurer l'égalité entre les hommes et les femmes dans le milieu professionnel.

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