Société

Donner le nom de la mère à son enfant, une pratique encore rare

La loi l'y autorise mais la norme patriarcale domine.

<em>«Et si on lui donnait ton nom?»</em> | Edi Libedinsky <a href="https://unsplash.com/photos/1bhp9zBPHVE">via Unsplash</a>
«Et si on lui donnait ton nom?» | Edi Libedinsky via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Washington Post

Brian Hogan Stewart est né Brian Stewart. On lui a toujours dit que son enfant comme sa femme porteraient son nom, et il n'a jamais demandé pourquoi. Mais quand est venue l'heure de se marier, les premières questions se sont posées. 

Une femme, qui a un nom auquel elle est attachée, avec une véritable histoire, doit-elle l'abandonner au profit de son mari, par simple convention? Car c'est bien d'une convention qu'il s'agit puisque depuis 1972 aux États-Unis et depuis 1985 en France, «le mariage est sans effet sur le nom des époux, qui continuent d'avoir pour seul patronyme officiel celui qui résulte de leur acte de naissance».

La décision appartient à chaque personne. Brian a donc décidé de s'appeler Stewart et sa femme Hogan. Si cette convention-là est parfois remise en cause sans soulever (trop) de débats, il en existe une autre et qui définit pourtant une identité future: celle du nom de l'enfant.

Un anachronisme en 2019

En France, depuis 2002, la règle est claire: on peut donner à son enfant, le nom du père, le nom de la mère ou un nom composé dans l'ordre désiré. Aux États-Unis, il arrive que certains États soient moins équivoques. Un article du New York Times de 1987 avait soulevé la question à la suite d'une étude publiée sur le sujet. Dans tous les cas, légale ou non, aujourd'hui encore la pratique reste très rare.

«Les discussions que nous avons eues ensemble à ce sujet ces derniers mois, avant même d'en parler autour de nous, m'ont fait réaliser combien la norme patriarcale du nom de l'enfant était restée enracinée dans la pratique», raconte Brian.

Il est vrai qu'on peut se demander pourquoi, à une époque où la famille devient plus fluide que le modèle nucléaire hétérosexuel, une telle convention reste en vigueur. Stewart réprouve le refus pour certains pères d'aborder la discussion mais surtout l'absence totale de débat à cet égard.

Pourtant, conclue-t-il, c'est une belle manière de transmettre à ses enfants une conception de la famille en accord avec ses valeurs. «J'ai compris que cette décision représentait le genre de parent que j'espérais être: un parent qui montre à ses enfants qu'on peut faire des choix difficiles qui pourraient être mal perçus, critiqués ou juste mal compris. Qui croit en son instinct. Et qui aime sa femme et ses enfants quel que soit le nom qu'ils portent.»

Et devinez quoi? Il a même adopté lui aussi le nom de sa femme.

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