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Les sangliers envahissent les villes européennes

Alors que les accidents se multiplient et que le risque sanitaire augmente, certaines municipalités redoublent d'imagination pour se débarrasser des intrus.

Un sanglier dans la forêt de Berlin-Tegel, en Allemagne. | Gregor Fischer / DPA / AFP
Un sanglier dans la forêt de Berlin-Tegel, en Allemagne. | Gregor Fischer / DPA / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian

Avant la débâcle sur la loi d'extradition, Hongkong avait déjà fait la une pour une invasion d'un tout autre genre: celle des sangliers. Entre les personnes âgées hospitalisées après avoir été chargées ou mordues et la femme attaquée à la sortie du métro, les imposantes bêtes sèment la terreur depuis plusieurs mois.

Si Hongkong a enflammé les médias, le «problème sangliers», selon la formule d'un scientifique espagnol, se retrouve dans beaucoup de villes, notamment européennes. Acculés dans des espaces naturels qui se raréfient face à l'étalement urbain, les animaux viennent en masse trouver de la nourriture dans nos ordures.

Bénéficiant de la hausse des températures et de la diminution des prédateurs, les sangliers seraient dix millions rien qu'en Europe. Leur adaptabilité les rend capables de vivre en dehors des zones sauvages, et la nourriture transformée qu'ils avalent dans les poubelles leur assure une fertilité décuplée.

Des hordes de sangliers –obèses, nourris à la junk food et à la pâtée pour chat, leur met préféré– affluent désormais dans nos centres-villes. À Barcelone, en 2016, la police a reçu plus de 1.000 appels en lien avec leurs intrusions.

À l'assaut de l'espace public

Qu'ils démolissent les parterres de fleurs, attaquent les gens ou provoquent des accidents de voiture, les sangliers sont responsables de multiples incidents.

À Milan, la traversée d'une autoroute par un groupe de sangliers a fait un mort et plusieurs blessé·es. Selon les fermes italiennes, les bêtes font plus de 100 millions d'euros de dégâts chaque année.

Au-delà de la zizanie, c'est surtout la menace pour la santé publique qui inquiète. En 2014, la peste porcine africaine, qui touche sangliers et cochons domestiques, a été introduite en France depuis la Russie. En janvier 2019, la maladie avait atteint la Belgique et menacé nos élevages –si un porc est touché, tout le cheptel doit être abattu et l'exportation stoppée.

Les sangliers étant porteurs entre autres de la tuberculose et de l'hépatite E, des mesures ont été prises. À Berlin, la nuit, il ne faudra pas paniquer si l'on croise une silhouette avec un fusil. Il s'agit –peut-être– d'un Stadtjäger, ces chasseurs de ville embauchés par la municipalité pour traquer les quelque 3.000 sangliers rôdant dans le Tiergarten.

À Barcelone, ce sont des vétérinaires qui sont aux commandes d'un très sérieux «management de la faune». Les pros repèrent les individus à abattre pour être le plus efficace (une jeune femelle plutôt que dix vieux mâles, par exemple) et délivrent des conseils pour la gestion des ordures.

Ces initiatives ont le mérite d'être moins sauvages que celle mise en place dans les fermes texanes, qui consiste à abattre les sangliers un par un depuis des hélicoptères. «On a flingué tellement de cochons!», se réjoussait un tireur.

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