Sciences

Le regard de votre chien a évolué pour que vous ne puissiez pas y résister

Ces yeux qui font fondre votre cœur ne sont qu'une sombre mascarade darwinienne.

Ce regard est le fruit, entre autres, de la domestication des chiens. | Jordan Davis <a href="https://unsplash.com/photos/JSfsK9VH4q8">via Unsplash</a>
Ce regard est le fruit, entre autres, de la domestication des chiens. | Jordan Davis via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Washington Post

Charles Darwin définit la sélection naturelle comme une variation génétique qui se conserve et se perpétue au sein d'une espèce dans la mesure où elle lui est utile. Il se trouve que faire les yeux doux s'est révélé utile pour les chiens, c'est pourquoi ils ont développé deux petits muscles dans les sourcils dans le seul but de vous émouvoir de leur joli regard par en bas.

Particularité anatomique

Cette vérité est difficile à admettre, mais sous ce regard attendrissant qui fait chavirer notre cœur, il n'y a qu'un jeu de muscles de sourcils. Ces beaux yeux portent même un nom affreusement scientifique: «AU101 - soulèvement du sourcil interne».

En comparant ces muscles du chien avec ceux de loups sauvages, des scientifiques de l'université Duke ont découvert qu'ils n'apparaissaient étonnemment que chez les chiens.

Même s'il en avait envie, un loup ne pourrait pas faire les yeux de chien battu. Il ne possède pas les deux muscles du regard mignon, le levator anguli oculi medialis, situé au niveau du sourcil, qui permet de le soulever, et le retractor anguli oculi lateralis muscle, juste en dessous de l'œil, qui permet d'élargir le regard.

Ce qui est saisissant dans cette découverte, c'est la vitesse à laquelle semblent s'être développés ces caractères.

Syndrôme de domestication

Avant d'être le meilleur ami de l'être humain, le chien était un loup féroce. Quand on a commencé à le domestiquer, il y a 33.000 ans, il est évident que nous allions privilégier les bêtes gentilles, qui ne risquaient pas de nous arracher un bras pendant notre sommeil.

À notre contact et en fonction de ce que l'on exigeait d'eux, ils ont évolué et ont conservé les caractères considérés comme utiles à la survie de l'espèce. Cette sélection naturelle par la main de l'homme est ce qu'on appelle le «syndrôme de domestication»; le regard mignon n'en serait qu'une occurrence parmi d'autres.

En la croisant avec d'autres études, en particulier celle qui explique que croiser le regard d'un chien provoque un pic d'oxytocine (en quelque sorte l'hormone de l'amour) au même titre que croiser celui d'un bébé, on comprend que l'être humain a favorisé les chiens capables de ce regard –au point que s'est créé un muscle spécifique pour le provoquer. Une fois de plus, l'impact de l'être humain sur une autre espèce est indéniable.

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