Un peu plus de 200.000 voix séparent la liste du Rassemblement national (RN) de celle de La République en marche (LRM) et ses alliés, selon le décompte officiel du ministère de l’Intérieur publié ce lundi matin. Les formations enverront chacune 23 eurodéputé·e·s à Strasbourg, soit, en tout plus de la moitié de la délégation français au Parlement européen, composée de 79 membres.
Marine Le Pen l’a martelé dès dimanche soir, ces résultats entérineraient la recomposition du paysage politique française selon «un clivage entre nationaux et mondialistes». Mais le duel qu’elle veut installer entre la majorité présidentielle et le RN est en trompe-l’œil. 12,3 millions d’électeurs n’ont choisi ni l’un, ni l’autre des deux partis arrivés en tête, et 23,6 millions ne se sont même pas déplacés dimanche (le taux d'abstention s'élevant à 49,88% selon le décompte de l'Intérieur).
Le Rassemblement national, avec 5,3 millions de voix en faveur de la liste «Prenons le pouvoir» menée par Jordan Bardella, fait ses meilleurs scores dans ce que l’Insee appelle les communes «multi-polarisées», caractéristiques notamment des zones dites périurbaines tiraillées entre différentes métropoles, souvent oubliées dans le débat national jusqu’à l’émergence du mouvement des «gilets jaunes». À l'inverse, la liste LREM, menée par Nathalie Loiseau et soutenue par le président de la République, performe plus particulièrement dans les métropoles.