Sciences

L'élévation du niveau de la mer pourrait être beaucoup plus importante que prévu

Avec d'énormes conséquences pour la planète.

Selon les scientifiques, si rien ne change, la terre pourrait perdre en superficie un territoire équivalent à la Libye. | Annie Spratt via <a href="https://unsplash.com/photos/WGJSEGkXtWs">Unsplash</a>
Selon les scientifiques, si rien ne change, la terre pourrait perdre en superficie un territoire équivalent à la Libye. | Annie Spratt via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur BBC

Le réchauffement climatique indiquait déjà une montée progressive du niveau des mers et océans, mais selon une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, elle serait beaucoup plus conséquente que prévu.

Ces travaux scientifiques, à l'initiative d'une équipe de recherche internationale, mettent en évidence que l'accélération de la fonte des glaces au Groenland et en Antarctique pourrait provoquer une élévation précipitée.

Le double du niveau attendu

Les experts s'accordaient à dire que la mer n'atteindrait pas plus d'un mètre supplémentaire d'ici 2100 (98 centimètres exactement) si aucune réduction majeure des émissions de gaz à effet de serre n'était entamée, selon le rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (IPCC) paru en 2013. Mais pour de nombreux spécialistes, cette estimation était beaucoup trop optimiste, rapporte la BBC.

À en croire la nouvelle étude, l'élévation du niveau réel de la mer serait au moins deux fois plus important que pronostiqué. De 62 à 238 centimètres d'ici 2100, si les émissions de CO2 poursuivent leur trajectoire actuelle. Avec une hausse de la température estimée à 5°C, il s'agirait de l'une des pires éventualités du réchauffement climatique selon les scientifiques.

«La fonte de la calotte glaciaire serait probablement responsable de la montée du niveau de la mer de l'ordre de 7 à 178 cm pour 2100. Mais si vous ajoutez à celà une expansion thermique de la mer, vous basculez au-delà des deux mètres», explique Jonathan Bamber, chercheur à l'Université de Bristol et superviseur de l'étude.

Un scénario catastrophe en perspective, avec de sérieuses conséquences pour notre survie selon les auteurs.

Population mondiale en péril

Dans le pire des cas, une partie de la terre menacerait tout bonnement de disparaître. Les chercheurs ont indiqué que les parties émergées pourraient perdre, en superficie, l'équivalent de la Libye, soit 1,79 million de kilomètres carrés. Ces pertes pourraient avoir lieu dans des zones importantes de productions agricoles telles que le delta du Nil.

De vastes régions du Bangladesh deviendraient également quasi inhabitables et de grandes villes comme New York, Londres ou encore Shanghai seraient menacées, précise l'équipe de recherche.

«La crise syrienne a entraîné l'arrivée d'environ un million de réfugiés en Europe. C'est environ 200 fois moins que le nombre de personnes qui seraient déplacées si le niveau de la mer s'élevait de deux mètres», analyse le professeur Bamber.

Les scientifiques soulignent toutefois qu'il est encore temps d'éviter ce cataclysme: il faudrait que d'importantes réductions d'émissions de dioxyde de carbone aient lieu au cours des prochaines décennies. Ils reconnaissent cependant que les chances d'atteindre le haut de la fourchette de leurs estimations sont faibles, mais ne devraient pas être ignorées.

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