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Facebook a bien banni Alex Jones et d'autres comptes controversés, mais rien ne s'est passé comme prévu

Le complotiste américain a pu faire presque deux heures de Facebook Live, après l'annonce de la suppression de son compte.

Devant le campus de Facebook, en mars 2018. JOSH EDELSON / AFP
Devant le campus de Facebook, en mars 2018. JOSH EDELSON / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Wired, Slate.com

Quand ça ne veut pas... Le 2 mai, Facebook a annoncé qu'il allait supprimer de ses différentes plateformes six comptes de personnalités controversées (Alex Jones, Laura Loomer, Paul Joseph Watson, Milo Yiannopoulos, Paul Nehlen et Louis Farrakhan) et celui de la page Infowars, relai de contenus extrémistes et complotistes.

Quelques mois après les premières suppressions des comptes d'Alex Jones (connu notamment pour avoir propagé la théorie du pizzagate, dit qu'aucun enfant n'était mort dans le massacre de l'école élémentaire de Sandy Hook, que l'attentat du marathon de Boston était une fausse attaque, qu'Hillary Clinton était possédée par un démon, ou que des briques de jus d'orange rendent les enfants homosexuels), Facebook a décidé de frapper un nouveau coup et d'appliquer ses règles de modération sur ses plateformes (qui comprennent également Instagram).

L'annonce avait été bien préparée. Plusieurs médias (The Atlantic, The Verge, CNN, le Washington Post) avaient d'ailleurs été prévenus à l'avance, mais ne devaient rien publier avant l'heure imposée par Facebook. Tout cela devait leur permettre d'annoncer en avant-première ces suppressions et permettre à Facebook de réaliser un joli coup de com' et de se racheter une petite crédibilité au passage (si c'est encore possible).

Annoncer sur Instagram qu'on va être banni d'Instagram

Le problème, raconte Slate.com, c'est que «cette rupture n'a pas été très propre. L'info est sortie avant que Facebook ne bannisse les comptes de toutes ses plateformes». Résultat, Laura Loomer et Milo Yiannopoulos ont pu tranquillement instagrammer pendant une heure après l'annonce de la suppression de leur compte, soit bien assez de temps pour dire aux gens qui les suivent où les retrouver.

 

«Sur Facebook, Alex Jones a pu streamer en Facebook Live pendant presque deux heures, alors que le monde apprenait qu'il n'était plus autorisé à être là», continue Slate.com.

Comme l'explique Wired, si les sept comptes ont bien été finalement supprimés, «ce retard et la campagne média qui l'accompagnait ont transformé ce qui devait être la plus grosse action de Facebook contre des comptes extrémistes très en vue, en un nouvel exemple des problèmes de l'entreprise avec la modération de contenus».

Contacté par le site d'informations américain, le réseau social a indiqué que son plan initial avait mal tourné: «Facebook avait prévu de bannir les six utilisateurs et Infowars de sa plateforme et de les prévenir avant qu'ils ne l'apprennent dans la presse, raconte Wired. Cependant, le nettoyage des comptes sur toutes les plateformes a pris de plus de temps que prévu.»

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