Société

À quoi ressemble la vie d'une religieuse?

En fonction de leur interprétation des vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, chaque ordre ou congrégation met en place des règles différentes pour organiser la vie en communauté.

Des nonnes sur la place Saint-Pierre, le 18 décembre 2015 au Vatican | Gabriel Bouys / AFP
Des nonnes sur la place Saint-Pierre, le 18 décembre 2015 au Vatican | Gabriel Bouys / AFP

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Cet article est publié en partenariat avec Quora, plateforme sur laquelle les internautes peuvent poser des questions et où d'autres, spécialistes du sujet, leur répondent.

La question du jour: «Quelles règles imposées aux religieuses pourraient nous intéresser?»

La réponse de Claire-Édith de la Croix, catholique israélienne. Écrivaine et traductrice. Vit en marge.

Il n’est pas évident de parler des «règles intéressantes imposées aux religieuses», d’une part parce que lorsque quelque chose fait partie intégrante de votre routine, cette chose ne vous semble tout simplement pas intéressante, et d’autre part parce que les bonnes sœurs sont organisées en ordres ou en congrégations dont les règles sont spécifiques. Mais je vais quand même essayer de répondre à la question, sans écrire un roman.

La première chose qui me vient à l’esprit est les trois vœux, également appelés «conseils ou vertus évangéliques», à savoir la pauvreté, la chasteté et l’obéissance. Chaque ordre ou congrégation interprète ces vœux à sa façon et met l’accent sur différents aspects.

Pauvreté évangélique

J’ai par exemple été membre de l’ordre des Clarisses, ou ordre des Pauvres Dames. L’une des vertus sur lesquelles l’ordre insiste est la pauvreté évangélique. Pour nous, faire vœu de pauvreté signifie ne rien posséder, mais pas seulement. Cela signifie également que «votre» temps ne vous appartient pas: il appartient à la communauté, et il en va de même pour vos aptitudes et talents.

Par ailleurs, nous ne pouvons (généralement) pas recevoir ou faire de cadeau sans la permission de l’abbesse. C’est très simple, en réalité: si quelque chose ne vous appartient pas personnellement, vous n’avez tout simplement pas le droit d’en disposer.

Dans la pratique, nous nous inspirions de ces principes. Par exemple, si un colis qui m’était adressé arrivait au monastère, je l’ouvrais en compagnie de l’abbesse. Si son contenu me faisait vraiment envie, je demandais à le garder. En général, lorsque nous demandions la permission, celle-ci nous était accordée.

Ce n’est pas tant l’objet en lui-même qui est important, mais le fait de renoncer à sa fierté, qui est en quelque sorte une possession, et de tout simplement demander –ce qui aide à cultiver l’humilité. Si une autre sœur a davantage besoin de l’objet en question, l’abbesse a parfaitement le droit de le lui donner.

Ce genre d’obligation et la décision difficile et délicate qu’elle implique font partie des responsabilités de l’abbesse, que nous élisons en gardant cela à l’esprit, ainsi que d’autres qualités nécessaires à son devoir.

Consignes variées

Au sein de l’Église latine, appelée «Église catholique romaine» dans certains pays, les religieuses ne constituent pas une organisation obéissant à un ensemble de règles. Comme évoqué plus haut, il existe divers ordres et congrégations, dont les règles et constitutions sont spécifiques.

Certains inviteront les religieuses à pratiquer l’adoration quotidienne du Saint-Sacrement, et d’autres non. Certains encore inviteront les sœurs à gérer seules leur vie de prière, tandis que d’autres insisteront sur la prière en groupe à heures fixes. Une congrégation pourra encourager les religieuses à rendre régulièrement visite à leur famille, tandis qu’une autre autorisera uniquement de rares visites au monastère.

La vie des religieuses catholiques n’étant pas monolithique, il est difficile de répondre à cette question, mais vous avez maintenant un aperçu des règles pouvant être considérées comme «intéressantes».

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