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Les livreurs à vélo de New York dénoncent l'interdiction du vélo électrique

Particulièrement vulnérables, ces travailleurs majoritairement immigrés font l'objet d'une «forme de persécution», dénonce l'un d'eux.

<a href="https://www.flickr.com/photos/tinto/38249854562/in/photolist-21h1va5-o51cPj-216DMXQ-233JLK5-9jX99W-7ph3Mo-22VZa78-8s7BBi-794vZZ-a4zZNd-covhAL-bagtTB-9Zxc62-hX3MM-8Jy1vv-HPyp6G-qAmd6r-E1CEE-94enhw-82aEeV-82dKHf-bWzARz-f7E7yH-c5uWCE-cVzgjh-2hW8Bg-UF8s56-7z2Pza-iTFG3-9FAgQg-aXNyeH-8GZsUa-G8fCg4-9Dmb8w-7EAwRQ-8nmEup-5XuHTH-fQjiwP-aAjHby-avDAGp-doq5nx-5gHeAk-69zyos-nwxSzA-g6DLjS-CXsw5B-8npreQ-dvfHQK-c22pzA-h4L4hU">Un vélo à New York</a> | Jörg Schubertvia Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/">License by</a>
Un vélo à New York | Jörg Schubertvia Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian

Bien qu'ils ne soient pas illégaux aux yeux de la loi fédérale, les vélos électriques sont interdits à New York depuis 2004. Si vous roulez sur l'un de ces cycles, il peut vous être confisqué, et vous écoperez en outre d'une amende de 500 dollars. Une lourde peine pour les livreurs à vélo, qui pullulent dans les rues de New York.

L'amende prévue est pourtant censée revenir aux restaurants qui emploient ces cyclistes. Le porte-parole du bureau du maire l'a encore récemment affirmé au Guardian. Mais les chiffres fournis par le Département de la Police de New York (NYPD) laissent croire le contraire: en 2018, 669 amendes ont été réclamées à des cyclistes individuels, quand seulement 210 ont été envoyées à des entreprises, rapporte le quotidien britannique, qui précise: «Les données du NYPD ne font pas la disctinction entre les cyclistes qui utilisaient leur vélo pour un usage commercial et les autres.»

Des «travailleurs extrêmement vulnérables»

Face à des boîtes géantes comme Grubhub ou Uber, difficile pour les livreurs à vélo, souvent immigrés, de faire valoir leurs droits. Par conséquent, ils sont bien souvent obligés de payer leurs amendes. Et lorsque leur vélo est confisqué, ils peuvent «se retrouver sans emploi», constate dans le Guardian Do Lee, membre de l'organisation Biking Public Project, qui cherche à défendre les droits des cyclistes à New York. Parfois, les restaurants exigent en effet que leurs livreurs utilisent un vélo électrique, pour aller plus vite. Et si ce n'est pas explicite, ils les menacent de les virer s'ils ont du retard dans leurs livraisons, témoigne Antonio Lopez, livreur à Brooklyn.

Si, par chance, l'amende arrive bel et bien au restaurant, celui-ci se débrouille bien souvent pour la faire payer à son livreur, ou à «retarder la paie» de celui-ci, poursuit Do Lee, en guise de «punition». Selon l'avocat Steve Wasserman, l'entreprise Grubhub justifie son refus de payer par le fait que ses livreurs ne sont pas vraiment des «employés», mais plutôt de simples contractuels.

Bientôt la fin de l'interdiction?

Depuis des années, les livreurs à vélo new yorkais tentent de faire entendre leur voix. Et peut-être verront-ils un certain progrès d'ici quelques mois. En effet, le Gouverneur de l'État de New York a récemment annoncé qu'il serait désormais possible d'enregistrer son vélo électrique auprès du Département des véhicules motorisés, comme la loi le prévoit depuis longtemps. Cette démarche était néanmoins impossible à New York. 

Face à cette déclaration, le maire Bill Di Biasio, s'est dit ouvert à discuter de l'autorisation des vélos électriques dans sa ville. Un projet de loi prévoit la levée de leur interdiction, dès lors qu'ils ne dépassent pas une vitesse de 20 miles par heure (environ 30 km/h), et la réduction des amendes pour les cyclistes qui iraient plus vite. Une décision qui semblait inévitable, les services de la ville n'ayant toujours pas fourni de chiffres prouvant que les vélos électriques sont plus dangereux que les vélos normaux.

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