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La douleur des filles est moins prise au sérieux que celle des garçons

Pour une raison simple: elles seraient considérées comme plus expressives que leurs semblables masculins.

Les petits garçons devraient être «forts» dès leur plus jeune âge. | Ben White via <a href="https://unsplash.com/photos/lVCHfXn3VME">Unsplash</a>
Les petits garçons devraient être «forts» dès leur plus jeune âge. | Ben White via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur CNN

Les garçons sont forts et intrépides, stoïques face à la douleur; les filles sont douillettes et plus expressives quand elles souffrent. En 2019, ces stéréotypes paraissent absurdes. Pourtant, c’est la perception qu’aurait la population américaine des enfants face à la souffrance physique, selon une étude menée par des psychologues de l’Université de Yale. Elle a montré que le degré de douleur chez les petites filles était moins pris au sérieux que chez les jeunes garçons.

246 adultes ont visionné une vidéo montrant un enfant en train de se faire piquer les doigts. Ce panel a été divisé en deux: à un groupe, on a dit que l'enfant s'appelait Samuel; à l'autre, qu'elle s'appelait Samantha. On leur a ensuite demandé d'évaluer la peine ressentie par la ou le cobaye. Résultat: le garçon aurait subi une souffrance plus forte que la fille.

«Les stéréotypes de genre explicites –par exemple, que les garçons sont plus stoïques ou les filles plus émotives– peuvent fausser l'évaluation de la douleur des enfants par les adultes», ont conclu les universitaires.

Des stéréotypes qui perdurent dans le domaine médical

Brian Earp, co-auteur de l’étude, explique que le phénomène observé s’applique surtout aux femmes. Par rapport aux hommes, ces dernières ont estimé bien plus faiblement la douleur de la petite Samantha que celle du petit Samuel. D'après le scientifique, elles semblaient penser: «Pour qu'un garçon puisse exprimer autant de douleur, il doit vraiment souffrir», car les filles seraient considérées comme plus expressives que les garçons. Earp suggère que l’analyse soit faite sur des bébés pour voir si les stéréotypes de genre commencent encore plus tôt.

Le sexisme a malheureusement aujourd’hui une incidence sur la manière dont les femmes sont traitées par le système de santé. C’est ce qu’a découvert Maya Dusenbery, autrice de Doing Harm. Elle indique à CNN que «les femmes vont plus facilement chercher à soigner leur douleur. Cela ne signifie pas qu'on doit les prendre moins au sérieux quand elles le font».

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