Égalités / Culture

Depuis #MeToo, les tournages de scènes de sexe de HBO ne sont plus les mêmes

Et l'initiative de la chaîne commence à se répandre à Hollywood.

Tourner un film ou une série sera maintenant différent. | Jakob Owens via Unsplash CC <a href="https://unsplash.com/photos/4modNup9AzI">License by</a>
Tourner un film ou une série sera maintenant différent. | Jakob Owens via Unsplash CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur NBC News

Depuis la déferlante du mouvement #MeToo, la parole des femmes victimes de harcèlement ou d'abus sexuels s'est libérée au sein de l'industrie cinématographique. Cette campagne débutée sur Twitter après les accusations visant Harvey Weinstein a permis de lancer un débat sur la nature des comportements entre hommes et femmes dans le cadre professionnel. 

Lors d'un tournage comportant une scène de sexe, les actrices et acteurs étaient souvent livrés à eux-mêmes pour jouer des actes explicites. Ce n'est plus le cas grâce à la création récente du métier de responsable de la coordination d'intimité. Ce nouveau membre du plateau de tournage, apparu d'abord chez HBO, a la responsabilité d'être aux petits soins pour les interprètes, de les aider à mettre en place une communication privilégiée avec le réalisateur et de définir des limites à ne pas dépasser.

L'actrice américaine Emily Meade s'est exprimée cette année à ce sujet. «Je suis allée voir les créateurs pour leur dire que je me sentirais bien plus à l'aise s'il y avait une personne pour m'assister, uniquement pour les scènes sexuelles», confie-t-elle dans une interview pour HBO. Dans la saison 2 de la série The Deuce sur HBO, elle joue le rôle d'une prostituée qui tente sa chance dans l'industrie pornographique. «Je ne travaillerai plus sans un coordinateur d'intimité à présent», affirme David Simon, créateur de The Deuce et des classiques The Wire et Treme. La chaîne américaine réfléchit déjà à ajouter cette nouveauté à ses autres fictions.

Une initiative qui doit faire des émules

Intimacy Directors International, un organisme à but non lucratif fondé en 2016, détermine cinq piliers au bon déroulement de ce genre de tournage: les comédiennes et comédiens doivent comprendre le contexte de la scène, ils doivent pouvoir communiquer avec le réalisateur, ils doivent être consentants, la chorégraphie du tournage doit être validée en amont par les protagonistes et la fin de la performance doit être signifiée de manière claire.

«Depuis les mouvements #MeToo et Time's Up, nous avons eu beaucoup de demandes», annonce Alicia Rodis, l'une des cofondatrices de l'organisme. «Nous sommes au cœur d'un grand changement culturel et tout le monde cherche désespérément à rattraper son retard», ajoute-t-elle.

Aucun exemple n'est à signaler en France pour le moment mais à Hollywood, il y aura un avant et un après #MeToo.

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