Santé / Culture

Les festivals devraient proposer aux gens d’analyser sur place les drogues qu'ils achètent

Lors d'un festival à Cambridgeshire, cette méthode a permis de réduire de 95% les hospitalisations liées à la consommation de drogues.

Un festivalier prépare un joint de marijuana, à Denver, aux États-Unis, le 21 mai 2016 | Jason Connolly / AFP
Un festivalier prépare un joint de marijuana, à Denver, aux États-Unis, le 21 mai 2016 | Jason Connolly / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian

Lors de sa dernière édition, la Secret Garden Party de Cambridgeshire, en Angleterre, avait mis en place des stands pour analyser les drogues circulant pendant le festival. Les consommateurs pouvaient faire tester de façon anonyme la marchandise achetée sur place, et une équipe leur transmettait des informations sur l’échantillon fourni, ainsi que des conseils sur la réduction des risques.

L’initiative, lancée par des chercheurs de l’université de Durham associés à The Loop, une entreprise sociale à but non lucratif, a permis de montrer qu’analyser les drogues pendant le festival permettait de lutter efficacement contre les décès liés à leur consommation.

Réduction des risques

Entre l’édition de 2016 et celle de 2017 où le programme a été mis en place, ils ont pu constater une réduction de 95% des hospitalisations liées à l’usage de drogue, passant de 19 personnes à une seule.

Sur les 247 échantillons analysés, ils ont pu constater qu’une substance sur cinq ne correspondait pas à la description donnée par les revendeurs: «des échantillons contenaient de la kétamine à la place de cocaïne, tandis qu'une drogue vendue sous le nom de MDMA s'est avérée être de la n-éthylpentylone, une cathinone de longue durée pouvant provoquer anxiété, paranoïa, insomnie et psychose. D'autres contenaient des produits pharmaceutiques et des agents de coupe tels que des médicaments antipaludiques, ainsi que des ingrédients moins nocifs tels que le sucre brun et le plâtre», détaille le Guardian.

Cela signifie que les drogues mises en circulation lors du festival étaient deux fois plus susceptibles de ne pas être conformes à la marchandise promise que dans les trafics conclus hors festivals, ce qui souligne les risques supplémentaires qui peuvent toucher ces clients.

L’argument selon lequel proposer ouvertement d’analyser des substances illicites pourrait en encourager la consommation semble être mis à mal par cette première expérience. D’après l’étude, les festivaliers transmettaient ensuite l’information autour d’eux et sur les réseaux sociaux, et pouvaient éventuellement diffuser quelques consignes de prévention. Les deux tiers des clients abusés par leurs dealers auraient également remis les drogues en question à la police.

Pour les organisateurs du festival, ces résultats encouragent à diffuser ce modèle de prévention lors d’autres grands événements.

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