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Le gendre de Trump a conseillé Mohammed ben Salmane après l'assassinat de Khashoggi

Jared Kushner, qui entretient une relation amicale avec le prince saoudien, a continué à le défendre après le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi.

Jared Kushner et Mohammed ben Salmane. SAUL LOEB et LUDOVIC MARIN / AFP
Jared Kushner et Mohammed ben Salmane. SAUL LOEB et LUDOVIC MARIN / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur New York Times

Depuis le début du mandat de Donald Trump, son gendre, Jared Kushner, est devenu très proche du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Tous les deux trentenaires, Kushner et Ben Salmane s'envoient des textos, des messages WhatsApp et s'appellent par leurs prénoms. Ils ont continué à discuter de façon régulière après l'assassinat du journaliste dissident Jamal Khashoggi, qui a été tué au consulat saoudien d'Istanbul le 2 octobre dernier.

Bien que la CIA ait conclu en novembre que le prince Mohammed avait commandité le meurtre du journaliste, Kushner, qui est conseiller du président Trump, est resté le plus grand défenseur du prince à la Maison-Blanche, selon plusieurs officiels interviewés par le New York Times. Son beau-père semble l'avoir écouté. À plusieurs reprises, Trump a en effet contredit les renseignements de son propre pays en disant que la culpabilité du prince n'était pas évidente: «peut-être que c'est lui, peut-être que non», avait-il dit.

Conseiller de Trump et MBS

Alors que l'assassinat de Khashoggi était dénoncé à travers le monde ces dernières semaines, Kushner est même allé jusqu'à conseiller le prince Mohammed en matière de communication de crise après le meurtre.

Cette amitié entre les deux hommes a été cultivée dès 2016 par des diplomates saoudiens qui avaient rapidement identifié Kushner comme potentiel allié au sein de l'administration, notamment en raison de son intérêt pour le confit israélo-palestinien. Le prince Mohammed a été présenté à Kushner comme un allié clef pouvant l'aider à trouver une solution au conflit. Les Saoudiens ont aussi offert des centaines de milliards de dollars en armes américaines.

Si le New York Times note que Kushner a parfois pu utiliser cette amitié pour faire pression sur les Saoudiens afin qu'ils limitent leur blocus au Yémen, plusieurs diplomates anonymes ont expliqué qu'ils s'étaient toujours inquiétés que les Saoudiens ne manipulent Kushner. Un rapport de la diplomatie saoudienne soulignait en effet le manque d'expérience de Kushner, qui est décrit comme «ignorant» des dynamiques de la région.

En mars dernier, le site The Intercept avait déjà révélé que selon une source proche de ben Salmane et du prince d'Abu Dhabi Mohammed ben Zayed, le prince saoudien aurait dit à son homologue et à d'autres que Kushner était «dans sa poche».

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