Culture

Les habitants de l'île de Pâques veulent récupérer leurs moaï

Une délégation sera envoyée à Londres pour discuter de l'éventuel rapatriement de deux statues exposées au British Museum

<a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Moais..JPG">Moaï de l'île de Pâques</a> | Wikimedia Commons <a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Moais..JPG">License by</a>
Moaï de l'île de Pâques | Wikimedia Commons License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian

Les Rapa Nui, habitants de l'île de Pâques, sont bien décidés à récupérer les moaï dispersés dans des musées à travers le monde. La semaine prochaine, une délégation soutenue par le gouvernement chilien, qui dirige l'île depuis 1888, se rendra à Londres pour demander le «rapatriement» de deux statues exposées au British Museum depuis leur acquisition, en 1869.

«Nous voulons que le musée comprenne que les moaï sont notre famille, pas simplement des roches. Pour nous, [la statue] est un frère, mais pour eux, c'est un souvenir ou une attraction», a déclaré Anakena Manutomatoma, membre de Conadi, la commission du développement de l'île.

Incarnation des ancêtres

Pour les autochtones présents sur l'île, les moaï sont liés au culte des ancêtres: «Une fois que les yeux sont ajoutés aux statues, une énergie est insufflée dans les moaï et ils deviennent l'incarnation vivante d'ancêtres dont le rôle est de nous protéger», explique Manutomatoma.

Exposée dans la Wellcome Trust Gallery, Hoa Hakananai’a («ami dérobé», en maori), l'une des monumentales statues de l'île de Pâques, trône dans la salle du British Museum, du haut de ses 2,42 mètres. Le 7 novembre 1868, elle était volée du centre de cérémonie d'Orongo, avec une statue plus petite, Moai Hava («statue sale» ou «à perdre»), par l'équipage du navigateur britannique Richard Powell, qui s'empressait de les ramener en bateau à la reine Victoria.

Hoa Hakananai’a est récemment devenue le symbole du mouvement de restitution des moaï engagé par les Rapa Nui. En août, le maire de l'île, Pedro Edmunds, avait écrit au British Museum afin de demander le retour de la statue, en proposant en échange une réplique sculptée par les artisans autochtones.

Le service de presse du British Museum a déclaré attendre avec impatience la visite de la délégation afin de «discuter de toute proposition future» qu'elle pourrait leur soumettre.

De son côté, Manutomatoma espère récupérer des statues exposées dans d'autres musées: la France, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis conservent également des moaï dans leurs collections.

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