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Amazon, la faucille, le marteau, et le Parlement européen

Des députés de l'ancien bloc de l'Est demandent à Amazon le retrait de ses articles portant des symboles soviétiques.

Jeff Bezos, le PDG d'Amazon, sur un canapé rouge | Phillip Faraone / Getty Images North America / AFP
Jeff Bezos, le PDG d'Amazon, sur un canapé rouge | Phillip Faraone / Getty Images North America / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian

Des membres du Parlement européen ont demandé à Jeff Bezos, le PDG d'Amazon, l'arrêt des ventes de produits à thème soviétique sur sa plateforme. Dans une lettre ouverte, ils soulignent le caractère offensant envers les victimes du régime que peuvent revêtir des symboles tels que la faucille et le marteau.

Symboles d'un régime totalitaire

Vingt-sept députés, pour la plupart issus d'anciens pays du bloc de l'Est, se sont ainsi mobilisés, dénonçant la réalité historique derrière les symboles de l'URSS:

«Le nombre total de victimes du régime soviétique est estimé à plus de 60 millions.» Dans les camps de Sibérie, c'est «plus de 10 millions de personnes» qui ont été déportées et qui ont subi «des conditions de vie inhumaines, un travail forcé, la famine et la violence physique».

«Les actions sanglantes, la terreur et l'inhumanité du régime soviétique ont touché presque chaque famille des  pays anciennement occupés. [...] Les conséquences tragiques de ces actions se font sentir jusqu'à ce jour», poursuit la lettre.

De l'étoile rouge à la croix gammée

Si le symbole de la faucille et du marteau, qui ornait le drapeau de l'URSS, connaît une vaste postérité à travers le monde, il a été interdit au cours des dernières décennies dans plusieurs pays d'Europe de l'Est et jusqu'en Indonésie, où il est considéré, à l'instar de l'étoile rouge à cinq branches, comme le signe d'une «idéologie totalitaire et criminelle». Hongrie, Lituanie, Pologne, Moldavie, Ukraine, Lettonie, Bulgarie en ont ainsi banni l'usage, qui reste controversé sinon interdit dans d'autres pays comme la Roumanie ou la Croatie.

Sur les réseaux sociaux, des internautes dénoncent les articles d'Amazon avec le hashtag #WhyNotSwastika, établissant une comparaison entre les symboles soviétiques et nazis.

En janvier 2005, des députés hongrois et lithuaniens siégeant au Parlement européen avaient tenté de faire étendre le contrôle des symboles nazis aux symboles communistes, ce qui avait été refusé.

Pendant ce temps, Amazon, qui propose t-shirts, costumes, drapeaux et babioles frappées du sceau de l'URSS, est invitée à suivre l'exemple d'Adidas et du premier groupe mondial de grande distribution Walmart, qui s'étaient engagés successivement en mai et en septembre dernier à retirer de la vente leurs marchandises similaires.

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