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Pour lutter contre la dépression, prenez deux bains chauds par semaine

C'est la conclusion d'une étude allemande dont les premiers résultats apparaissent comme prometteurs.

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Depression | Mateus Lucena via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur New Scientist

Ce sont des résultats qui restent à prendre avec des pincettes, l'étude n'ayant été menée que sur un petit échantillon de sujets: l'immersion régulière dans un bain bien chaud permettrait d'aider les personnes dépressives à lutter contre leur maladie. Une équipe de l'université de Fribourg vient en tout cas de procéder à une série d'expériences qui indique que cette piste est à considérer sérieusement. Et nul besoin de passer sa vie dans sa baignoire: deux bains par semaine suffiraient à observer des résultats notables.

L'une des difficultés dans le traitement de la dépression réside dans le fait qu'en identifier l'origine continue à poser problème aux scientifiques. Elle serait sans doute liée à un dérèglement de la sérotonine, neurotransmetteur souvent appelé "hormone du bonheur"qui tempère les effets d'un autre neurotransmetteur, la dopamine. Une perturbation des rythmes circadiens (processus biologiques se déroulant de façon cyclique sur 24 heures) serait également en cause.

Les rythmes circadiens seraient notamment associés à la température corporelle. Normalement, celle-ci augmente le matin, atteint son maximum l'après-midi, puis opère une lente décroissance pendant la phase de sommeil. En temps normal, notre courbe de température ressemble à une vague où l'amplitude entre le minimum et le maximum est d'environ 1°C.

En temps de dépression, cette courbe est régulièrement perturbée: elle peut soit être décalée de quelques heures, soit évoluer de façon totalement aléatoire. C'est sur cette base que l'équipe du docteur Johannes Naumann a eu l'idée d'essayer de réguler la température des patientes et des patients à l'aide d'immersions régulières dans des baignoires bien chaudes.

L'équipe du docteur Naumann a pratiqué des tests sur 45 personnes, le groupe étant constitué de façon aussi équitable que possible entre sujets sous anti-dépresseurs et personnes ne suivant pas de traitement. Les sujets ont été répartis en deux groupes, l'un devant pratiquer un exercice physique régulier, et l'autre devant se soumettre à des immersions régulières dans l'eau chaude.

Des progrès fulgurants

Dans un spa mis à disposition, la vingtaine de personnes concernées devait se plonger dans un bain à 40°C pendant 30 minutes, avant d'être enveloppées dans des couvertures, bouillotes en prime, pendant 20 autres minutes. Au bout de 2 semaines, les sujets avaient le choix entre poursuivre le protocole à leur domicile ou continuer à se rendre régulièrement au spa. Des mesures montrent qu'en moyenne, la température corporelle de ces personnes a augmenté de 2°C suite à ces premières semaines d'expériences.

Sur l'échelle de dépression de Hamilton, qui compte une vingtaine de paliers, il s'avère que les personnes qui pratiquaient un exercice régulier ont amélioré leur condition en descendant trois paliers, tandis que les personnes ayant pratiqué les immersions régulières ont progressé deux fois plus vite, descendant six paliers sur l'échelle de Hamilton. De quoi justifier la nécessité d'étendre l'expérience sur un échantillon plus large et de façon plus poussée.

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