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De nouvelles publicités pro-Brexit sur Facebook, financées par un mystérieux site d'«informations»

Ces publicités invitent les utilisateurs à écrire à leurs députés afin de les inciter à rejeter le plan Chequers, qui régule les futures relations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.

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Brexit, divroce | Marco Verch via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Tech Crunch, The Guardian

Quelques mois après la découverte de milliers de publicités pro-Brexit qui avaient été diffusées durant la campagne du référendum par le camp du «Vote leave», l'agence britannique 89up a découvert une nouvelle campagne similaire, diffusée depuis plusieurs mois sur le réseau social par un mystérieux site d'informations, rapporte Tech Crunch.

Des messages, accompagnés d'images, seraient ainsi apparus sur le fil d'actualité de plus de 11 millions de Britanniques: «Nous avons voté pour quitter l'Union européenne, pour reprendre le contrôle sur notre argent et nos frontières. Le plan Chequers ne permet pas cela», indique le fameux post. Pour les défenseurs les plus virulents du Brexit, Boris Johnson en tête, ce programme Chequers, qui prépare les futures relations économiques entre l'Union européenne et le Royaume-Uni, n'est effectivement pas assez strict.

Sous ces messages, les internautes sont invités à cliquer pour «dire à leur député de jeter le Chequers à la poubelle». «Ces dernières semaines, j'ai reçu un flot d'une cinquantaine d'e-mails, dont certains assez violents, m'exhortant de rejeter Chequers, et de voter pour un Brexit pur et dur», confie le député Paul Farelly au Guardian. Au passage, le site pourrait en profiter pour enregistrer les informations personnelles des utilisateurs, sans respecter le nouveau réglement général relatif à la protection des données personnelles (RGPD).

«Seul Facebook sait» qui finance cette campagne publicitaire

Mais hormis ce faux pas, ces publicités n'ont apparemment rien d'illégal, souligne Tech Crunch. Pourtant, personne ne sait qui se cache derrière Mainstream Network, à l'origine de ces posts; il se présente comme un site d'informations, et diffuse depuis février dernier exclusivement des articles pro-Brexit. «Nous n'avons aucune idée de qui finance cette campagne publicitaire, assure Josh Feldberg, chercheur pour 89up. Seul Facebook sait.»

Le mystérieux Mainstream Network aurait pourtant dépensé plus de 250.000 livres (283.000 euros) en moins d'un an pour bombarder ses messages sur le réseau social. «Cette affaire montre que, malgré les déclarations de Facebook assurant qu'il lutte contre les fausses informations, des groupes anonymes continuent d'essayer de manipuler les députés et l'opinion publique en utilisant la plate-forme, poursuit Josh Feldberg. [...] Facebook doit dire aux gens qui est derrière ce groupe.»

C'est justement ce que s'engage à faire le géant du web aux États-Unis et au Brésil depuis quelques mois. Pour le Royaume-Uni -hasard du calendrier?- le même système devrait entrer en vigueur à partir du 7 novembre. En attendant, les publicités pro-Brexit défilent sur le fil d'actualité de millions de Britanniques, quand des centaines de milliers d'entre eux défilent dans les rues de Londres pour réclamer un nouveau référendum.

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