Sciences

L'asymétrie faciale serait le signe d'une meilleure capacité à coopérer

Du moins, chez les hommes.

<a href="https://www.flickr.com/photos/66989813@N00/2300816835/"> Voulez-vous coopérer avec moi? </a> | Hella Delicious via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/">License by</a>
Voulez-vous coopérer avec moi? | Hella Delicious via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Evolution & Human Behavior

Si la coopération demeure une relatif mystère d'un point de vue évolutionnaire, on la sait influencée par tout un tas de facteurs, allant du contexte sociologique à la psychologie des individus, en passant par leurs caractéristiques physiologiques. C'est sur ce dernier point que se focalise une étude menée par trois chercheurs en biologie et en économie affiliés à l'université de Barcelone et à l'université autonome de Madrid.

Plus précisément, Claudia Rodríguez-Ruiz, Santiago Sanchez-Pages et Enrique Turiegano ont voulu savoir comment des traits morphologiques liés au développement pouvaient jouer à la fois sur l'envie de coopérer des individus, mais aussi sur ce que ces individus attendaient de leurs adversaires lors d'un dilemme social classique.

Les trois scientifiques se sont ainsi penchés sur l'asymétrie faciale (probablement associée à des soucis développementaux), le dimorphisme facial (le degré de masculinité d'un visage, considéré comme une marque de concentrations élevées de testostérone durant la puberté) et l'indice de Manning (la différence de longueur entre l'index et l'annulaire, signalant cette même exposition aux androgènes, mais durant le stade fœtal).

À dessein, les sujets de recherche étaient exclusivement des hommes (176) et ils étaient tous blancs, histoire que des préjugés racistes ne viennent pas fausser les résultats –on sait malheureusement que les humains ont tendance à regarder d'un meilleur œil les humains qui leur ressemblent. Et pourquoi seulement des hommes? Parce que les effets comportementaux de l'exposition aux hormones sexuelles durant le développement sont particulièrement marqués chez les mâles humains, mais aussi parce que c'est surtout chez eux que la coopération se révèle être un mécanisme compétitif –l'alliance est un moyen et la concurrence la fin.

Il ressort de cette étude que les hommes sont plus enclins à coopérer avec des congénères au visage asymétrique, mais aussi que les hommes asymétriques craignent davantage d'être laissés sur le carreau par leurs adversaires.

Des résultats cohérents, entre autres, avec l'hypothèse évolutionnaire voulant que les individus les plus symétriques sont aussi les plus capables d'obtenir des ressources par leurs propres moyens.

cover
-
/
cover

Liste de lecture