Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Bloomberg
Dans le top des villes les plus chères au monde en termes de logement, Hong Kong occupe la première place. Pour dégonfler la bulle immobilière, le gouvernement a décidé de construire sur de nouveaux terrains: la géographie faisant défaut, ce sont des îles artificielles qui devraient voir le jour au large du continent d'ici quelques années.
7km² de terres artificielles
L'île de Lantau, au sud, devrait connaître une extension de 1700 acres (soit 688 hectares), a récemment déclaré Carrie Lam, la cheffe de l'exécutif de la région administrative spéciale de Hong Kong. Un rapport gouvernemental avait précédemment estimé que d'ici 2046, la ville aurait besoin de 1670 acres supplémentaires. Sur ces nouvelles terres, Lam prévoit la création du troisième plus grand centre de logements et d'affaires –les deux autres se situant à Central et Kowloon est.
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«Trouver la terre est le problème pressant que nous devons résoudre urgemment. [...] Nous devons prendre des décisions audacieuses», a-t-elle déclaré lors de la présentation du projet baptisé «La vision du Lantau de demain».
La première phase de travaux commencera en 2025, afin de pouvoir accueillir ses premiers habitants dès 2032: pas moins de 1,1 million de personnes devraient pouvoir s'y installer, soit près de 15% de la population actuelle de Hong Kong. Lors du discours présentant son plan de nouvelles politiques pour la ville, Lam a déclaré que 70% des nouveaux terrains seront réservés à des logements subventionnés.
Un projet démagogique ou nécessaire?
Le projet qui vise à désengorger la ville en créant de nouveaux terrains suscite aussi la controverse: trop coûteux, anti-écologique, sous-optimisé... Kwok Ka-ki, un ancien élu de Central, membre du Parti civil, a ainsi accusé Lam de «verser de l'argent à la mer» en choisissant l'option la plus coûteuse en matière de réhabilitation territoriale: le plan est en effet chiffré entre 400 et 500 milliards de dollars hong-kongais, soit 44 à 55 milliards d'euros.
«À mon avis, éviter de faire quelque chose parce que c'est cher relève de l'étroitesse d'esprit, s'est défendue Lam. Mon plan de nouvelles politiques comprenait beaucoup d'initiatives, dont beaucoup étaient litigieuses. Vous pouvez imaginer qu'une seule initiative politique peut mettre en colère 10% des gens.»
Parmi les autres mesures envisagées, Lam a évoqué l'accélération de la reconversion des friches industrielles et des terres rurales désertes en zones de logements, ainsi que la mise en place d'un programme pilote de partage des terres, qui viserait à conclure des accords avec les promoteurs pour monter des projets de logements publics et privés sur leurs terrains.